L'addition de petits gestes au quotidien peut-elle aider dans la lutte planétaire contre le réchauffement climatique, comme le dit à tout va la nouvelle ministre de la Transition énergétique ? Rien n'est moins sûr.
Pour sa première sortie sur BFMTV, la nouvelle ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a voulu faire forte impression. « Je suis du côté de l’écologie des solutions, pas de l’écologie des illusions », argue-t-elle avec aplomb. Jolie punchline. Mais de quelles illusions parle-t-on ? Celle qui explique que la transition écologique est un sujet « compliqué », qui « demande de la concertation » n’a pas tout à fait tort. Et peu sont ceux qui peuvent affirmer savoir exactement comment s’y prendre tant la tâche, l’urgence et ses conséquences sont monumentales.
Mais la première des choses, c’est d’éviter l’inaction. Agnès Pannier-Runacher veut agir, et demander aux Français d’en faire autant. Car parfois, ils sont un peu bêbêtes… « On va fermer la lumière en pensant qu’on a fait des grosses économies d’énergies, et on va envoyer derrière un mail rigolo à nos amis avec une pièce jointe ce qui consommera beaucoup plus d’énergie. Ce sont ces petits gestes qu’il faut accompagner. »
Raté. La ministre tombe dans le plus gros défaut de l’inaction climatique. Comme le relève le site web Bon Pote, spécialisé dans l’action et la réflexion climatique, une équipe de chercheurs de l’université de Cambridge s’est attachée à dresser la liste des discours qui nous donnent une bonne excuse de ne rien faire. Une des principales consistent à se focaliser sur des tous petits gestes, pensant qu’ils suffiront. Mais non, il y a plus urgent que de demander de choisir entre le mail ou la lumière ! Réduire l’avion, la viande, les investissements pétroliers, par exemple ? Autant éteindre un feu de forêt avec ses larmes.