Quelque soit le résultat des élections législatives, le climat a été le grand oublié de cette campagne express. Une stratégie d'évitement en France, alors que partout ailleurs, le calvaire ne fait que s'intensifier.
Quelle que soit l’issue du vote des législatives, les prochains mois seront difficiles. Si le Rassemblement national venait à gagner la moitié des trônes de l’Assemblée, ou si aucune majorité ne se profilait, la France sera déchirée, lessivée, épuisée, pour repartir de plus belle, à s’invectiver, chercher dans le discours d’autrui la moindre aspérité et le moindre défaut justifiant le fait de ne pas l’écouter.
On assiste à une France tournée sur elle-même, en psychanalyse, à remuer, ressasser des problèmes sans avancer. Dans les bouches, toujours les mêmes rengaines. Paraît-il que le salut vient de la « répétition », comme le pensait Lacan. Mais ce faisant, elle oublie l’essentiel.
Depuis un mois, c’est la nature qui est la grande absente. Le climat, la pollution… Le mois de juin que nous avons vécu est le premier depuis longtemps à ne pas avoir été au-dessus des normes en termes de température dans l’Hexagone. Un répit ? Ailleurs, c’est le calvaire. En Afrique, en Inde, en Arabie saoudite… les morts s’accumulent, la Terre a de la fièvre, dépassant les 50 degrés.
En Italie, en Isère, la Terre sombre en enfer, avec des glissements de terrain qui suivent des pluies torrentielles. Aux États-Unis, les tornades n’ont jamais fait autant de victimes, au point que les assureurs commencent à refuser les contrats. Alors oui, la France, seule, n’y changera rien. Mais la France ne sera pas seule à subir les foudres du réchauffement climatique. Alors si la France a été une Lumière, peut-être réside ici son nouveau défi : développer une nouvelle philosophie, partager une pensée « mondiale » du monde et de la Nature ? Force est de constater depuis le 9 juin, qu’elle est bloquée. En psychologie, on appelle ça un évitement. Voire un déni.