Édito

Lundi 9 mai, les journalistes ukrainiens se sont vu décerner un Prix Pulitzer spécial pour leur « courage » dans la couverture de l'invasion de leur pays par la Russie. Un signal fort.

Marjorie Miller, la représentante des Prix Pulitzer, a salué le « courage, l'endurance et l'engagement des journalistes d'Ukraine pour rapporter la vérité pendant l'invasion impitoyable de leur pays par Vladimir Poutine et sa guerre de propagande en Russie », rapporte l’AFP. Un signal fort adressé aux journalistes ukrainiens qui ont payé un lourd tribut dans le cadre de cette guerre : onze reporters ont été tués et sept blessés suite à des tirs, selon RSF, qui tient ce terrible décompte depuis le début de l’invasion. Les Russes semblent faire peu de cas des droits des journalistes et des protections prévues par les Conventions de Genève, qui considèrent les journalistes comme des civils qui doivent être protégés comme tels dans le cadre d’un conflit. Sauf les journalistes « embedded » par les armées qui eux doivent être protégés comme des prisonniers de guerre. Au-delà des journalistes blessés ou tués, il y a de nombreuse violences infligées par les forces russes rapportées par RSF : matériel confisqué, racket, menaces, enlèvements… Et sans oublier le cas extrême où l’armée russe a pris d’assaut la tour de télévision de Berdiansk, bâtiment qui abrite plusieurs médias locaux, dont la radio locale Novosti Berdiansk, le journal Berdianskiye Vedomostiet, la chaîne télévisée Youg TV. « Une cinquantaine de journalistes ont été retenus en otage par les soldats pendant plus de cinq heures et soumis à des violences physiques pour avoir refusé de diffuser la propagande du Kremlin », selon un témoin contacté par RSF.

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