En interrogeant huit chefs d'entreprise hommes de la même manière que beaucoup le ferait avec des femmes, le collectif We are Sista gagne sur tous les tableaux.
Les journalistes prétendent qu’il n’y aurait pas de mauvaises questions. Juste de mauvaises réponses. Quelle mauvaise foi ! La campagne #SiJ’étaisElles du collectif féministe “We are SISTA” (avec Morova Forward) pulvérise ce cliché. Elle se fonde sur l'enquête menée par l'agence Mots-Clés. Son but ? Dénoncer l’inégalité de traitements dans les médias entre chefs et cheffes d’entreprise. Si vous ne l’avez pas encore vu, foncez et régalez-vous. Qu’ils s’appellent Xavier Niel (patron de Free et actionnaire du groupe Le Monde), François-Henri Pinault (PDG de Kering), Nicolas Hieronimus (DG de L’Oréal) ou Frédéric Mazzella (dirigeant de BlaBlaCar), ces huit boss restent interdits devant les questions posées par une journaliste actrice. Ayez de l’esprit ou de la repartie quand on vous demande « votre morning routine » ou « comment vous gérez le syndrome de l’imposteur ». Comme si les femmes avaient besoin d’une recette magique pour faire leur job ou d’une faille narcissique bien fondée. En acceptant d’apparaître décontenancés par ces entretiens, nos grands patrons font preuve d’une belle solidarité avec les alter ego féminins. Ils démontrent l’ineptie de ces biais genrés que doivent affronter trop souvent les femmes. Bilan de l’opération : une remise en question (toujours salvatrice) pour les journalistes. Une campagne drôle et efficace. Et sachant qu’avouer ses faiblesses demande beaucoup force, une image boostée pour nos grands patrons !