Édito

[Edito] Il n'y a pas plus socialement inflammable que le sujet de l’essence... Alors gérer la communication de l'entreprise dans un contexte de grèves se révèle complexe.

Un exercice d’équilibriste. Gérer la communication de TotalEnergies dans un contexte de grèves des raffineries relève de la gageure. On ne fait pas plus socialement inflammable que le sujet de l’essence : il a donné naissance au mouvement des Gilets jaunes en octobre 2018 qui a mis près de deux ans à s’éteindre. Aujourd’hui le groupe énergétique se retrouve pris en étau entre la grogne montante des Français, l’inquiétude croissante du gouvernement et les positions radicales de deux syndicats (CGT et FO) qui veulent faire durer la grève coûte que coûte pour créer un mouvement plus large de mobilisation salariale. Chez TotalEnergies, ce qui est en jeu, c’est le partage des super-profits du groupe dans un contexte d’inflation galopante. Après avoir été plutôt discrète, l'entreprise a pris la parole le 9 octobre « en proposant d’avancer les négociations et en appelant à la responsabilité pour permettre le bon approvisionnement du pays ». Surtout la société a décidé de contre-attaquer en dévoilant au passage la rémunération mensuelle moyenne d’un opérateur de raffinerie de TotalEnergies en France en 2022 : « 5 000 € par mois, intéressement-participation compris (4 300 € par mois hors intéressement). » Des informations explosives. Ce mardi soir, la raffinerie TotalEnergies de Donges (Loire-Atlantique), la deuxième de France – en volume – a annoncé qu’elle rejoignait le mouvement de grève. La cellule de crise du groupe n’est pas près d’être démobilisée…

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