Depuis le début de l'année, Google a effectué une triple mise à jour de ses algorithmes. Un fait rare et d’envergure qui n'est pas sans conséquence pour le SEO des marques.
En 2022, Google avait annoncé l’arrivée de son nouvel algorithme baptisé le Helpful Content Update. Après une mise en ligne en 2023, le moteur de recherche poursuit son déploiement avec la Google Core Update de mars 2024, bousculant en profondeur les classements des sites dans ses pages de résultats.
Le rôle de cette mise à jour est de mieux identifier - avec toujours plus de finesse et d’exigence - les contenus de faible qualité, ou qui ne seraient pas originaux. Et ainsi, de récompenser les contenus utiles et pertinents pour les internautes. Google annonce, via un communiqué, vouloir réduire de 40% ces contenus de faible qualité. Avec l’avènement de l’intelligence artificielle, la production de contenu web s’est envolée. Depuis l’arrivée de ChatGPT, ce ne sont pas moins de 76% des spécialistes du marketing dans le monde qui affirment utiliser principalement l'IA pour créer des textes, d’après une enquête eMarketer d'août 2023.
Cela a pour conséquence une augmentation importante du nombre des pages à analyser et à indexer dans les résultats du moteur de recherche. Cela représente un coût pour Google, et aussi un challenge pour faire remonter les meilleurs résultats en premières positions. Le contenu étant l’un des piliers du référencement naturel (SEO), certains sites web ont rapidement misé sur des stratégies de génération massive de textes via l’IA afin de développer leur trafic organique. Un pari risqué, encore mieux identifiable par Google, si le contenu n'est pas utile, original et pertinent.
Redirections dans le viseur de Google
Autre mise à jour notable depuis le début d’année, une Spam Update 2024, pour lutter contre les abus de réputation des sites. Cela fait maintenant près de dix ans que Google identifie et pénalise les sites qui créent, pour gagner des positions sur les pages de résultats, des liens de mauvaise qualité depuis d’autres sites web. Le moteur de recherche poursuit son travail d’identification de ces liens, qui manquent de pertinence pour l’internaute.
Par exemple, les redirections depuis d’anciens noms de domaines - quelques fois fait massivement par certains sites pour booster leur réputation - sont aussi dans le viseur de Google.
Troisième évolution marquante : l’Interaction to Next Paint (INP) remplace le First Input Delay (FID) dans les Core Web Vital de Google. Jusqu’alors, seule la rapidité de chargement de la page web, à l’arrivée sur le site, était déterminante. Ce nouvel indicateur apprécie plus justement l’expérience utilisateur (UX) lors d’interactions : la rapidité de réponse à un élément cliquable est désormais prise en compte, valorisant toujours plus l’UX d’un site web.
Cinq axes stratégiques pour les marques
Les updates de mars 2024, si elles imposent toujours plus de critères d’exigences aux sites web, se présentent par là-même comme une réelle opportunité pour les marques qui misent sur la qualité et l’expérience utilisateur. Afin de réussir leur stratégie SEO, les marques doivent s'adapter et peuvent travailler autour de cinq axes stratégiques.
D'abord, avoir un contenu utile. Google évoquait déjà dans ses guidelines l’intérêt de créer du contenu people-first : ses algorithmes seraient conçus pour valoriser dans les résultats de recherche les contenus utiles et fiables, pensés pour l’internaute. Cette dernière mise à jour est dans la continuité de la mission Google, de valoriser toujours mieux les contenus de qualité et donc les résultats proposés à ses internautes. Aussi, pour concevoir une stratégie de référencement naturel efficace, il est nécessaire de proposer aux internautes un contenu pertinent et utile. Pour cela, il est important de se demander quelle est l’intention de recherche des utilisateurs derrière leur requête, quels sont leurs besoins et leurs objectifs.
Deuxième axe, l’IA au service du SEO. Comme le souligne SearchEngineLand, l’utilisation de l’IA pour générer du contenu n’est pas pénalisée par Google. D’ailleurs, comment le moteur de recherche pourrait-il sanctionner une technologie qu’il déploie lui aussi, avec Gemini. L’IA est un outil utile pour approfondir une thématique, croiser des données, synthétiser des textes… C’est aussi un formidable moyen de vérifier qu’un contenu évoque toutes les facettes du thème abordé. Il s’agit d’utiliser l’IA comme un outil de productivité et de soutien à l’intelligence humaine.
Montrer son expertise
Il convient aussi de montrer son expertise. Afin d’aider Google à mieux valoriser un contenu, il faut lui apporter l’assurance de son expertise et de son sérieux. Il est maintenant important de mettre en avant les experts de l’entreprise, comme les auteurs des articles, qui peuvent apporter du crédit et rassurer Google sur la pertinence de nos propos. Cela pourrait également passer par d’autres leviers comme l’intervention d’un expert dans le contenu, sous la forme par exemple d’une citation ou d’un témoignage. Un levier très puissant lorsque Google a besoin de valider que le contenu n’est pas trompeur, pour les articles Your Money Your Life (YMYL) par exemple, ou dans le domaine médical.
Enfin, il s’agit de miser sur l’expérience utilisateur depuis la recherche dans Google à l’arrivée sur le site. L’internaute s’inscrit dans une démarche, il consomme généralement plusieurs sources de contenus pour s’informer au mieux. Cela peut être très espacé dans le temps, comme dans le cas d’une réservation de voyage. L’idée est de proposer un contenu qui soit le début d’un parcours sur son site web. Le rôle du référenceur est donc de modéliser cette «user journey», ceci afin de proposer à l’internaute la prochaine étape. Cela fait appel à la user experience et à l’optimisation de la navigation sur le site. Ce sont les conditions d’une pleine satisfaction de l’internaute. Il s’agit également de veiller à la qualité de la navigation sur le site. Avec le nouvel indicateur INP (Interaction to Next Paint), Google souhaite encore mieux analyser l’expérience utilisateur lors des interactions sur des calls to action ou des formulaires, par exemple.
D’autre part, Google s’efforce depuis longtemps de valoriser les sites qui sont naturels et qui suivent ses guidelines. Par exemple, depuis une dizaine d'années, Google évolue pour toujours mieux identifier et pénaliser les sites qui créent de manière massive des liens vers leurs sites (backlinks), dans le seul but de doper leur réputation aux yeux de Google. En somme, les dernières mises à jour de Google lui permettent de toujours mieux tracker les contenus web de faible qualité mais aussi les liens qui manquent de pertinence pour l’internaute, et enfin la qualité de l’expérience utilisateur au moment des interactions. Les marques en ligne qui prêtent attention à leur stratégie éditoriale et UX ont tout à y gagner.