Avec l'expiration des accords de télétravail négociés pendant la pandémie, la question du retour des salariés au bureau se pose. Mais mieux vaut arriver à créer l’envie d'un retour plutôt que de l’imposer.
La démocratisation du télétravail en entreprise, amorcée il y a plus de trois ans, connaît un revirement. Les accords triennaux de télétravail négociés pendant la pandémie expirent, incitant de grandes entreprises à encourager le retour au bureau. Cette transition est perçue par certains salariés comme une « punition », malgré les arguments des employeurs sur la perte du sentiment d'appartenance, le manque de créativité et de productivité, et la nécessité de renforcer le collectif. Cette évolution marque une étape importante dans la redéfinition des pratiques professionnelles, soulignant également l'importance accordée à la présence physique.
Le retour au bureau, une envie partagée qui divise
Si cela paraît basique, il est pourtant essentiel que les employeurs créent l’envie du retour au bureau plutôt que de l’imposer. Forcer le retour en présentiel risque d’entraîner une augmentation des départs, un désengagement et un manque de motivation. D’autant plus que les Français ne manifestent pas nécessairement l’envie de rester en télétravail tous les jours : les Français passent déjà en moyenne 3,5 jours au bureau, dépassant la moyenne mondiale de 3,1 jours. Cette nouvelle ère du travail post-pandémie est au dialogue entre employeurs et collaborateurs pour définir une formule magique, au-delà du cadre purement légal.
Le télétravail, autrefois avantage salarial, est désormais un acquis social. Entreprises et collaborateurs n’ont pas eu le temps de se préparer à cette hybridation des modes de travail pendant la pandémie, ce qui nécessite aujourd’hui de trouver un consensus pour une transition harmonieuse. La flexibilité émerge comme un équilibre parfait : le télétravail partiel et le flex office répondent aux différentes envies des collaborateurs. En effet, si le besoin de reconnecter les individus et favoriser les interactions en personne pour stimuler la créativité et renforcer le sentiment d’appartenance restent cruciaux, il n’en est pas moins du bien-être des collaborateurs. Un équilibre flexible entre télétravail et présence physique favorise productivité et épanouissement. Les entreprises forçant le retour en full présentiel risquent de s’en mordre rapidement les doigts.
Adapter les espaces de travail aux nouvelles réalités
Repenser les espaces de travail pour les aligner aux évolutions des modes de travail devient crucial. L’objectif est de rendre le bureau attractif pour inciter les collaborateurs à y revenir volontairement. Aujourd’hui, l’objectif premier du bureau est d’offrir des espaces collectifs et informels pour échanger et se retrouver. Si le télétravail, au-delà des contraintes logistiques comme les temps de trajet quotidiens, est apprécié pour la possibilité de travailler depuis des endroits variés et de gagner en confort, cela peut être recréé au sein de l’entreprise. Le bureau peut en plus offrir d’autres avantages, notamment en matière d’ergonomie (mobiliers adaptés, double-écrans…) et de services comme des cours de sport collectifs par exemple.
Dans ce contexte, il devient essentiel de revoir et adapter les bureaux à ces nouvelles exigences : concevoir des espaces variés encourageant les déplacements, permettant de passer d'espaces de réunion à des zones de travail calmes ; des espaces de détente, de rencontres et de partage, comme un réfectoire, des salons, une salle de jeux, une salle de sport, contribuent à créer un environnement de travail dynamique et convivial. En investissant dans de tels aménagements, les entreprises peuvent répondre aux attentes changeantes des employés et créer des espaces conciliant flexibilité individuelle et intérêt collectif.