Avec l’arène incroyable que représente la capitale, les Jeux de Paris 2024 ont offert des clichés déjà historiques. Quels sont les secrets derrière la mise en ligne de ces photos ? Les explications des équipes de Getty Images au Palais des Congrès à Paris.
Les victoires déjà mythiques de Léon Marchand dans les bassins, le podium historique des trois médaillés français au BMX ou le cadre impressionnant des épreuves d’escrime au Grand Palais… Déjà mémorables, les images de ces Jeux qui ont conquis le monde resteront un moment dans les esprits. Mais comment les agences presse se préparent pour immortaliser ces instants uniques ? Pendant la quinzaine des JO, les agences ont posé bagages au Centre Principal de Presse au Palais des Congrès à l’instar de Getty Images.
Si les équipes de l’agence américaine sont opérationnelles, c’est grâce à un travail minutieux en amont. « La préparation de Getty Images a commencé le jour où le nom de Paris est sorti de l’enveloppe, assure Ken Mainardis, vice-président de Getty Images. La raison semble simple mais pour nous les Jeux représentent l’équivalent de 32 Coupe du monde de football qui se déroulent en même temps. »
Pour être prêt à couvrir un événement de cette envergure, la préparation consiste à choisir les bonnes positions et les bons arrière-plans, s’assurer que le processus pour mettre la photo en ligne fonctionne puis toute la logistique derrière avec le logement ou les transports… « Il faut sept ans pour préparer des Jeux olympiques. C’est le plus gros challenge dans le monde du photo journalisme ! Après la couverture des Jeux, on peut tout faire. »
Photo mise en ligne en 26 secondes
Des défis, les équipes en relèvent pas mal pendant les Jeux. Ils sont près de 140 photographes et éditeurs mobilisés. Si les photographes sont sur les sites olympiques, les éditeurs sont basés aux États-Unis, en Angleterre et en Australie, ils se chargent de choisir les images, réaliser des retouches et remplir les légendes. « Il y a un vrai enjeu sur la rapidité de mise en ligne des photos. Le record pendant ces Jeux a été effectué à l’issue de la finale du 100 mètres homme. La photo a été mise en ligne en 26 secondes. À titre de comparaison, le décalage entre les épreuves en temps réel et derrière vos écrans de télévision se situe entre 45 secondes et 1 minute », expose Alexander Lazarou, PR manager chez Getty Images. Il explique également que le temps des JO, les photographes devraient au total prendre plus de 5 millions de photos et que seulement 5 % seront publiées en ligne.
Très remarqués pendant les Jeux, les clichés aquatiques sont pris par deux caméras sous-marines activables à distance, depuis l’arena ou depuis les bureaux de Getty Images au Palais des Congrès.
Les projections parisiennes
Ces JO se déroulent aussi dans un cadre spécial, Paris. Un paramètre important également pris en considération. « Paris est la star de ces JO ! Les événements sportifs récents n’ont pas pris en considération l’esprit et l’identité des villes. Quand on revoit les images d’anciennes compétitions, elles auraient très bien pu se dérouler ailleurs, estime Ken Mainardis. Alors que Paris 2024 a réalisé un travail exceptionnel dans l’intégration de la ville, avec la Tour Eiffel, le Grand Palais ou même avec Versailles. Nos images seront iconiques pour un bon moment et tout le monde pourra revoir les images et dire : c’était les Jeux de Paris. »
Un cadre unique qui a permis aux photographes de pousser leur inventivité avec des projets créatifs. Parmi eux, les projections parisiennes : chaque soir l’agence américaine rassemblait le meilleur contenu de la journée qu’elle projetait sous forme d’un montage de 20 images dans Paris.
« Ce projet est une idée créative que nous avons eue pour élargir la portée et l’essence des Jeux olympiques, des supporters à la beauté des lieux où se déroulent les Jeux. C’était la première fois que nous faisions cela, partage Paul Gilham, directeur de la photographie chez Getty Images. Nous les réalisions plus tard dans la soirée (parfois au milieu de la nuit), à raison d’une par soir, une fois que nous avions une idée des plus grands moments de la journée à présenter. »
