Sur L’Île-Saint-Denis, à deux pas du village olympique, CFI, agence française de développement médias, réunit durant les Jeux une quinzaine de journalistes africains dans une rédaction éphémère. Explications avec Thierry Vallat, son président-directeur général.
Comment est né le projet journalistique « Paris Médias 2024 » ?
Les Jeux olympiques sont très peu couverts par les médias africains pour deux raisons. Les droits de diffusion sont trop élevés et les journalistes du continent rencontrent des difficultés pour obtenir des accréditations. Comment contribuer à la couverture médiatique des Jeux de Paris 2024 en Afrique tout en respectant notre promesse, qui est d’accompagner le développement des journalistes africains ?
Lors des Assises du journalisme de Tours, CFI (filiale du groupe France Médias Monde, ndlr) a alors imaginé le projet « Paris Médias 2024 », qui consiste à aménager une rédaction éphémère durant la période des Jeux de Paris 2024 (du 26 juillet au 8 septembre) à proximité de la Station Afrique*, lieu de célébration des athlètes d’Afrique située sur L’Île-Saint-Denis.
Pour sélectionner les journalistes, nous nous sommes rapprochés des Comités nationaux olympiques (CNO). Nous avons d’abord présélectionné 45 journalistes de moins de 40 ans ayant déjà eu une expérience dans le journalisme sportif. Nous les avons formés à l’environnement olympique : qu’est-ce que la charte olympique, comment couvrir le sport à haut niveau par exemple ? Puis nous avons retenu quinze journalistes africains venus de quatorze pays de l’Afrique subsaharienne francophone (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Mali, Madagascar, Niger, Sénégal, Tchad, Togo, Djibouti). Cette expérience journaliste profite également à des apprentis en écoles de journalisme du monde arabe et d’Afrique.
Sur le terrain, comment le projet se concrétise-t-il ?
A partir du 26 juillet, les journalistes et apprentis vont se relayer 7j/7 de 8h à 22h30. Deux conférences de rédaction se tiendront tous les jours. Le mot d’ordre ? Parler à un public local depuis la France. Les papiers seront donc anglés sur les athlètes africains et issus de la diaspora africaine. Entre 50 et 80 papiers par jour seront produits en français. Les formats à prioriser seront le reportage et l’interview, et non le commentaire sportif pour des questions de droits TV.
Pour donner de la visibilité aux articles web, nous avons créé une plateforme gratuite qui sera accessible à 90 médias partenaires en Afrique francophone dont le groupe France Médias Monde (RFI*, France 24, MCD). Nous espérons qu’il y ait le plus de relais médias possibles.
*La Station Afrique accueillera notamment RFI, radio officielle des Jeux Olympiques et Paralympiques en France, en Europe et en Afrique subsaharienne qui a délocalisé ses studios pour enregistrer en direct une partie de ses programmes.