Démarrant le 14 juin, l’Euro de football, diffusé sur TF1, M6 et BeIn Sports, permet aux chaînes de se positionner en termes de streaming et d’image.

Qu’on l’estime éclipsé ou non de l’espace médiatique par l’approche des JO, l’Euro 2024 débute le 14 juin, pour un mois. Ce sont 25 matchs que se partageront, en diffusion gratuite, TF1 (douze matchs dont la majorité de ceux des Bleus) et M6 (treize dont la finale), tandis que BeIn Sports diffusera le payant de l’intégralité des 51 rencontres. En cette année olympique, les diffuseurs n’ont a priori pas à craindre de concurrence, les Jeux se tenant du 26 juillet au 11 août, donc après la compétition. Le calendrier (entre juin et juillet) est usuel, et les horaires, plutôt bons pour les télévisions françaises, l’Euro se déroulant en Allemagne. « En audience, ce sera business as usual », traduit Vincent Chaudel, cofondateur de l’Observatoire du sport business. Quinze millions de téléspectateurs en moyenne avaient suivi les matchs des Bleus diffusés sur TF1 lors de l’Euro 2020.

C’est la première fois que les deux diffuseurs gratuits aborderont un Euro avec des plateformes de streaming de nouvelle génération, TF1+ et M6+, toutes deux lancées en 2024. « Le sport a vocation à renforcer le leadership de nos chaînes sur le linéaire mais il permet aussi de montrer notre capacité à innover », souligne Julien Millereux, directeur des sports du groupe TF1. Pendant l’Euro, TF1+ proposera ainsi des résumés de matchs par l’IA, des statistiques en direct sur les rencontres ou un concours de pronostics pour favoriser l’engagement. « La grande nouveauté, c’est que M6+ est disponible sur les télévisions connectées », explique, de son côté, Frédéric de Vincelles, directeur général des programmes chargé des plateformes et du sport de M6. Ce qui permettra de gagner en confort de visionnage. M6+ proposera aussi un mode « expert » avec une « surcouche de statistiques » sur les matchs, qui sera mise en avant pendant les rencontres.

Une enveloppe de 80 millions d'euros

Sur le volet financier, la rentabilisation de tels droits est toujours difficile. Selon Sporsora, TF1 et M6 auraient déboursé 27,5 millions d’euros chacun pour diffuser les matchs, et BeIn Sports, 25 millions. Des droits en baisse depuis 2008, note l’association, si l’on excepte l’année 2016 où l’Euro a eu lieu en France. Ils s’élevaient à 100 millions d’euros en 2008, 110 millions en 2016, 88 millions en 2020.

Côté publicité, on pourrait voir des partenaires de Paris 2024 communiquer pendant l’Euro, afin de faire rayonner leur parrainage. Reste l’enjeu d’image. De ce point de vue, le match se jouera aussi entre les diffuseurs. « C’est fini le temps où M6 était la petite chaîne qui monte, 0 % football. M6 se considère comme l’égale de TF1 », analyse Vincent Chaudel. D’autant plus depuis qu’elle a ravi, en mars, les droits des Coupes du monde 2026 et 2030. Rappelons qu’elle diffuse l’Euro depuis 2008. L’idée est désormais de parler à la fois au grand public et au public foot. « L’Euro 2024 marque le coup d’envoi d’un plus haut niveau d’exigence en termes de technicité dans le traitement éditorial tout en n’abandonnant pas notre ADN : le sourire, le divertissement, la bienveillance », résume Frédéric de Vincelles.

Chiffre clé

1,4 milliard d’euros. C’est le montant total des revenus que devrait tirer l’UEFA des ventes des droits médias de l’Euro 2024. Cela représente près de 60 % de ses recettes. Par comparaison, ce chiffre s’élevait à 1,1 milliard pour l’Euro 2020. Il a été multiplié par 76 depuis l’Euro 1992. (source : Sporsora)

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