Les syndicats du groupe de radios publiques a lancé un appel à la grève d'ici trois semaines pour protester contre une gouvernance commune avec France Télévisions qui vise à mettre en commun des moyens et à préparer une fusion.
Les syndicats de Radio France ont appelé vendredi à deux jours de grève, les 23 et 24 mai, dates auxquelles un projet de holding pour réunir tout l'audiovisuel public pourrait être examiné en commission à l'Assemblée nationale. « Non à la holding! Non à toutes formes de fusion! », écrivent dans un communiqué commun les syndicats CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et UNSA de Radio France. Ils « appellent à la mobilisation contre ce projet qui, à terme, va aboutir à la disparition de la radio de service public, de ses financements et, au final, de ses emplois ».
Le rapprochement des entreprises de l'audiovisuel public, en particulier de France Télévisions et de Radio France, est l'objectif affiché de la ministre de la Culture, Rachida Dati. En rupture avec ses prédécesseurs Rima Abdul Malak et Roselyne Bachelot, elle a indiqué à plusieurs reprises qu'elle souhaitait aller vite et s'appuyer sur les travaux du Sénat, qui avait voté en juin 2023 en faveur de la création d'une holding commune.
Les syndicats craignent que l'examen du texte en commission à l'Assemblée donne lieu à « de nombreux amendements » qui ouvriraient la porte à une fusion pure et simple de l'audiovisuel public, au-delà de la seule holding. « C'est donc maintenant qu'il faut réagir: nous devons faire entendre aux parlementaires le rejet complet de cette réforme », jugent-ils. Des assemblées générales auront lieu à Radio France les 14 et 22 mai.
Le 4 avril, la direction de Radio France a nommé deux directeurs de projets pour accélérer les rapprochements entre Radio France et France Télévisions. Jean Philippe Baille, déjà directeur de l'information de Radio France et directeur de franceinfo s'est vu confier la mission de « renforcer l’intégration » de la radio, de la télé et du site web sous la même identité, tandis qu’à France 3 Xavier Riboulet devait lui planifier le lancement de la marque commune ICI dès la rentrée de septembre, tout en approfondissant les « coopérations éditoriales » et les « rapprochements immobiliers et opérationnels ».