Juste avant les Jeux olympiques et paralympiques, France Télévisions diffusera les premiers épisodes d’une série réalisée par Gédéon et Jules Naudet sur la préparation de l’événement, avec la promesse de montrer de l’inédit.

Les Jeux, c’est d’abord une histoire d’athlètes. Mais c’est aussi une affaire « d’anonymes » : chefs de chantier sur les sites de compétition construits au milieu de la ville, dont la place de la Concorde, « métronome » du Relais de la flamme, garant du bon déroulé du parcours minute par minute, spécialiste tractant les anneaux olympiques de 30 tonnes sur la Tour Eiffel, de nuit et au son d’un opéra de Puccini…

Voilà ce qu’ambitionnent de raconter les frères Jules et Gédéon Naudet, documentaristes reconnus pour leur film sur le 11-Septembre et leur mini-série Netflix sur le 13-Novembre, dans Au Cœur des Jeux. Cette série en cinq épisodes, qui mêlera Jeux olympiques et paralympiques, sera diffusée sur France 2 le 22 juillet et en septembre, et sera également visible sur France.tv. « Nous voulions raconter cette grande histoire avec les petites histoires », dessine Jules Naudet, lancé il y a trois ans et demi dans le projet.

Traditionnellement, un film officiel des Jeux sort quelques mois après la fin de la compétition, centré plutôt sur les épreuves sportives. « Nous avons voulu innover dans le format », retrace Tony Estanguet, président de Paris 2024. D’où cette série documentaire axée « coulisses », entièrement financée par France Télévisions et le CNC. S’y ajoutera un film sur la candidature de Paris, également diffusé le 22 juillet, tandis qu’un film officiel est prévu pour janvier 2025, avec aussi les Naudet aux manettes.

Depuis avril et le J-100 des Jeux, les deux frères sont sur le terrain à filmer celles et ceux qui œuvrent en pratique pour rendre les Jeux possibles ainsi que la métamorphose progressive de Paris. « Là où les autres caméras ne sont pas, Jules et Gédéon sont », affirme Julie Grivaux, directrice adjointe des documentaires chez France Télévisions. Outre les personnes déjà citées, on suivra Tony Estanguet, qui a largement ouvert son agenda ces derniers mois, ou Florent Manaudou, premier relayeur de la flamme à Marseille, en tenue « 4XL » adéquate, ou encore Anne Hidalgo, faisant visiter le bassin de rétention des eaux à Austerlitz qui devrait permettre que la Seine soit ouverte à la baignade pour les Jeux…

Cette série ambitieuse ne va pas sans difficultés. À commencer par le timing. Il faut en effet filmer et monter en même temps, avec un temps de production très court, marqué par de nombreux changements dans le montage des épisodes et la multiplication de « post-it au mur, comme Carrie Mathison dans Homeland… », soulève Gaël Leiblang, producteur avec Emmanuel Chain et la société Elephant du projet sur lequel planche une trentaine de personnes.

C’est aussi, pour les deux frères, une nouvelle manière de filmer. « Jules et Gédéon ont eu accès à pratiquement tout, ce qui donne la possibilité de raconter les coulisses de manière plus large et dans une temporalité plus large : en même temps que l’événement », se réjouit Antonio Grigolini, directeur des documentaires à France Télévisions. Sans compter qu’il faut choisir les moments où être là, en tenant compte de cette organisation particulière. Chaque jour, ont lieu jusqu’à trois tournages. Seuls interdits : ne pas dévoiler les aspects de sécurité. Ni spoiler la cérémonie d’ouverture…