L'homme politique aura son temps de parole comptabilisé durant la campagne des Européennes, a indiqué l'Arcom. En revanche, la chaîne n'est pas tenue d'équilibrer le temps de parole des écolos en plateau.
À partir du 15 avril, et comme avant chaque élection, les télés et radios seront tenues de respecter un principe d'équité dans le traitement des forces politiques, avant le scrutin du 9 juin, a rappelé devant la presse l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel et du numérique. Les temps de parole pris en compte sont ceux des candidats et de leurs soutiens, toutes émissions confondues. Cette période de contrôle renforcé a été allongée de deux semaines par rapport à habituellement « car la campagne a déjà largement commencé », a souligné le président de l'Arcom, Roch-Olivier Maistre.
CNews, la chaîne de télévision qui appartient au milliardaire conservateur Vincent Bolloré, devra comptabiliser (avec les divers droite) le temps de parole du souverainiste Philippe de Villiers, qui co-anime chaque semaine l'émission « Face à Philippe de Villiers », une émission rediffusée sur Europe 1. Philippe de Villiers avait soutenu Éric Zemmour durant la dernière campagne présidentielle et avait été compté en tant que tel, puis avait été davantage en retrait. « Il est revenu à partir de l'automne et nous avions fait savoir que l'Arcom se réservait le droit de le comptabiliser s'il intervenait dans le champ politique », a précisé Roch-Olivier Maistre.
Élus de gauche et écolos
Régulièrement boycottée par les élus de gauche, notamment issus de la France insoumise (LFI) et des écologistes, CNews ne sera pas contrainte d'équilibrer le temps de parole des écolos en plateau. En effet, la tête de liste écolo pour les européennes, Marie Toussaint, a annoncé, dimanche 3 mars, décliner l'invitation de la chaîne d'info à un débat, refusant de « participer à l'effort de trumpisation de l'espace médiatique » mené par la chaîne, selon elle. « On ne peut forcer une formation politique » à intervenir en plateau et la chaîne en est donc « déchargée », a indiqué le président de l'Arcom. Pour compenser, CNews peut cependant diffuser des extraits de meetings, par exemple.
Le régulateur est en train d'établir une liste des personnalités à inclure et leur classement politique. L'ancienne ministre de la Culture Roselyne Bachelot, qui intervient sur BFMTV, en est. Outre cette attention particulière au pluralisme, l'Arcom, qui a reçu jeudi 7 mars les responsables des principales chaînes, radios et plateformes, a souligné « l'enjeu de fiabilité de l'information, compte tenu des risques de manipulation de l'information et d'ingérences étrangères ». Elle a notamment préconisé aux plateformes une série de bonnes pratiques, dans la lignée de la Commission européenne. En particulier, la période de silence électoral (la période de réserve), la veille du scrutin, s'applique également en ligne.