Bien que les droits des JO aient été acquis en clair par France Télévisions, la chaîne L’Équipe entend, dès à présent, valoriser le sport et les sportifs qui fouleront bientôt les terrains des Jeux à Paris.

Comment faire vivre les incontournables JO de Paris 2024 à ses téléspectateurs quand on n’a pas les droits des images ? C’est la question qui se pose actuellement et depuis quelques mois à l’ensemble des télévisions, hors France Télévisions et Eurosport (groupe Warner Bros. Discovery), diffuseurs officiels gratuit et payant de la compétition en France.

Pour une chaîne sportive comme L’Équipe, pas question évidemment de passer à côté de l’événement. « Nous serons une chaîne de complément », posait Jérôme Saporito, son directeur, lors d’un déjeuner de presse organisé début décembre pour les 25 ans de la chaîne, née, d’ailleurs, dans la foulée d’un autre grand événement mondial, la Coupe du monde de football 1998.

Autrement dit, si les épreuves à proprement parler ne seront visibles ni sur la chaîne ni sur ses petites sœurs numériques (chaînes L’Équipe Live), le public s’y verra proposer des contenus liés. « Nous proposerons de découvrir ou d’apprendre à connaître les athlètes des JO, comme les frères Lebrun [révélations françaises du tennis de table] », poursuit le dirigeant.

Promotion du sport par la passion

Autre mission de la chaîne, faire la « promotion du sport par la passion », en écho au fait qu’en 2024, la promotion de l’activité physique et sportive a été érigée en grande cause nationale par Emmanuel Macron. Une approche de complément : c’est ce que la chaîne L’Équipe adopte déjà pour le football par exemple, en mettant l’accent sur des contenus d’analyse et des retours sur les matchs à la mi-temps de rencontres diffusées sur des chaînes concurrentes. Et les complémentarités sont de mise avec le quotidien, le magazine comme le digital. La stratégie et les dispositifs pour Paris 2024 du groupe L’Equipe dans son ensemble seront présentés début avril.  

En progrès

Si la chaîne L’Équipe ne diffuse pas les Jeux olympiques et paralympiques, faute de pouvoir prétendre aux droits (son budget annuel s’établit à 35 millions d’euros), elle nourrit pourtant des ambitions grandissantes. Elle le peut d’autant plus qu’elle s’approcherait désormais de l’équilibre financier. En part d’audience, elle a atteint 1,6 % en 2023 selon Médiamétrie, contre 1,5 % en 2022. Peu ou prou conçue comme une « BFM du sport » à ses débuts, une chaîne d’info continue autour du sport, elle a été transformée, en 2016, en chaîne d’événements. Elle s’est mise à acquérir de plus en plus de droits sportifs, jusqu’à ceux, très récemment, du Dakar, qui s’achèvera ce 19 janvier. Des droits qui appartenaient auparavant à France Télévisions. Entre autres exemples, la chaîne a également, fin 2023, prolongé jusqu’en 2025 son partenariat avec les organisateurs des 24 Heures du Mans, noué en 2021. Par ailleurs, « nous voulons aussi consolider l’idée que l’on n’est plus seulement une chaîne mais un bouquet de chaînes », appuie Jérôme Saporito.