Le baromètre de la consommation des contenus culturels et sportifs dématérialisés de l’Arcom montre que les usages illicites s’effondrent en cinq ans.
La consommation de contenus culturels et sportifs en ligne est devenue presque marginale. Si elle représente encore 7,7 millions de personnes en septembre 2023, selon des chiffres de Médiamétrie NetRatings, c’est moitié moins qu’il y a cinq ans. Entre 2018 et 2023, la part des internautes ayant recours à des sites pirates est ainsi passée de 33 % à 14 %. « Les pratiques illicites se raréfient, observe Denis Rapone, conseiller de l’Arcom, il y a un noyau dur mais les occasionnels piratent de moins en moins, les consommateurs peuvent aller, à l’heure H, en direct vers l’abonnement », par exemple lors d’une retransmission d’un match de foot.
Les explications de l’Arcom sont multiples. Citons d’abord la réponse graduée qui continue d’être mise en place alors que les contenus illicites se consomment tout à la fois en streaming, sur les réseaux sociaux et, toujours, de pair à pair. Ont bien sûr joué leur rôle les ordonnances de juges prononcées à chaque signalement d’un titulaire de droits contre un site miroir, l’action de l’Arcom à travers des spots TV, le travail de sensibilisation fait par les ayants droit… Des accords avec les fournisseurs d’accès à internet permettent de bloquer un contenu illicite juste avant une compétition en 45 minutes.
Mais l’essentiel réside peut-être dans l’accroissement en quantité et en qualité de l’offre légale. Aujourd’hui, 75 % des Français de plus de 15 ans ont accès à une offre payante, dont les deux tiers via l’abonnement au sein de leur foyer et 28 % via le partage des codes avec une personne extérieure. Les films, la musique, les séries TV et les jeux vidéo sont les premiers contenus consommés chez les jeunes (la presse n’arrivant dans le top 5 que chez les plus de 60 ans). En deux ans, on a même vu les consommateurs exclusifs de contenus licites gagner huit points pour atteindre 64 %.
Le signe qu’après les périodes de confinement du covid, l’abonnement payant a été pérennisé. Il n’était que de 45 % en 2028, il est de 66 % cinq ans plus tard. À elle seule, l’offre de vidéo à la demande touche 68 % des Français (+2 points en un an), d’après l’Arcom. La dépense moyenne est aussi passée, en un an, de 32 à 38 euros, les consommateurs aux pratiques mixtes (licites et illicites) étant montés de 39 à 46 euros.