Le député Meyer Habib a affirmé sur X que «l'antisémitisme» pouvait «parfois» se retrouver à l'AFP. Fabrice Fries, patron de l'agence de presse, l'a enjoint de supprimer son propos sous peine de recours judiciaire éventuel.
Le député Meyer Habib (apparenté LR), dont la circonscription des Français de l'étranger recouvre Israël et qui a affirmé que
« l'antisémitisme » pouvait « parfois » se retrouver à l'Agence France-Presse, s'est vu enjoindre jeudi 9 novembre par l'AFP de retirer ses propos « aussi graves qu'injustifiés ».
« L'antisémitisme, la haine d'Israël et l'apologie du terrorisme hélas niché parfois au coeur de l'AFP, du service public et maintenant même au sein de la diplomatie française », a écrit mardi 7 novembre le député des Français de l'étranger sur X (ex-Twitter). Il commentait une vidéo montrant une ancienne collaboratrice contractuelle du ministère des Affaires étrangères arrachant dans une rue de Paris le portrait d'otages israéliens à Gaza.
« S'abstenir de tenir de tels propos »
Le PDG de l'AFP, Fabrice Fries, a enjoint au député par courrier jeudi 9 novembre de « supprimer sans délai toute référence à l'AFP » dans son message et de s'« abstenir de tenir de tels propos aussi graves qu'injustifiés », faute de quoi l'agence se réserve le droit « d'engager toutes voies de recours judiciaires ».
« La présentation équilibrée et non partisane des faits d'actualité assurée en toute indépendance étant au coeur de la mission de l'AFP, l'Agence ne peut accepter que de telles accusations publiques totalement injustifiées et de nature à alimenter une polémique néfaste à la compréhension du conflit et à susciter des réactions passionnelles avec des risques de violence, soient exprimées à plus forte raison par un élu de la République », appuie-t-il.
« Immense responsabilité »
Meyer Habib avait par ailleurs affirmé samedi 4 novembre sur CNews que « tous les médias ont une immense responsabilité aujourd'hui » dans la montée des tensions en France. « J'accuse le service public aujourd'hui, en tout cas une partie du service public, de mettre de l'huile sur le feu. Lorsqu'on a l'AFP qui refuse d'appeler des barbares des terroristes, où on va ? Ces gens-là sont responsables parce qu'ils mettent de l'huile sur le feu », avait-il soutenu.
Selon sa charte éditoriale, l'AFP, qui ne fait pas partie du service public, ne doit qualifier elle-même de terroriste aucun mouvement, groupe ou individu quels qu'ils soient. Elle ne le fait qu'en citant une source et en utilisant des guillemets. S'agissant du Hamas, l'AFP précise dans sa production qu'il est qualifié de terroriste « notamment par les États-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni et Israël ».
Meyer Habib, un Franco-Israélien proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déjà dénoncé dans le passé « le logiciel pro-palestinien du Quai d'Orsay ». Il fustige aussi régulièrement « le nouvel antisémitisme » de l'« islamogauchisme », qui nourrit selon lui une « haine des juifs et d'Israël ».