Médias

Le groupe CMI France a racheté 47 % de Louie Media. Les projets de Valérie Salomon, présidente du directoire du groupe de presse et Charlotte Pudlowski, présidente cofondatrice du studio de podcasts.

À l’origine d’un mariage, il y a toujours une rencontre. Comment s’est passée la vôtre ?

CHARLOTTE PUDLOWSKI. Nous avions envie d’accélérer notre développement, apprès avoir eu des entrevues avec différents types de groupes. Avec douze salariés et un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros, notre bilan est bénéficiaire. Certains s’intéressaient à notre développement en tant que média, d’autres en tant qu’agence, cette activité représentant 70 % de notre chiffre d’affaires. Mais aucun n’adhérait à notre modèle qui est de marcher sur ces deux pieds. Après une discussion avec Denis Olivennes [président du conseil de surveillance de CMI France], nous avons vu Valérie Salomon, il y a six mois, et cela a été une belle rencontre.

VALÉRIE SALOMON. Une très belle rencontre en effet, comme une évidence. Nous cherchons à accélérer notre diversification en audio, en vidéo et dans l’e-commerce. Le côté agence et média nous a convaincues comme la qualité des productions de Louie Media.

Qu’est-ce que ce mariage change pour vous ?

C.P. Même si nous restons indépendants et majoritaires, avec le même organigramme, être proches d’un tel groupe média nous donne une assise sur le marché et notamment auprès des annonceurs.

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Et quid de l'argent investi par CMI ?

C.P. Il va assurer l’accélération de notre développement. Mais nous n’avons jamais été frénétiques dans notre offre, respectant la prophétie de Farhad Manjoo, détaillée dans le New York Times selon laquelle le podcast est une tortue numérique. Nous aurons une expansion raisonnable et raisonnée.

V.S. Nous allons mettre en place des synergies, en premier lieu avec notre régie. Nous pourrons promouvoir des podcasts dans nos marques et Louie Media va nous faire bénéficier de son expertise en travaillant sur nos podcasts existants et en en créant d’autres.

Louie Media s’est fait connaître via l’intime et notamment avec la série Ou peut-être une nuit, dans laquelle Charlotte Pudlowski enquête sur l’inceste dans sa famille. Des sujets traités dans Elle notamment…

V.S. Oui, Louie Media est en affinité avec le magazine Elle, tant par la qualité de sa production que par les sujets de l’intime, du féminisme ou de l’empowerment. Véronique Philipponnat, directrice de Elle France, et Charlotte ont déjà rendez-vous pour réfléchir à développer l'offre autour de la marque Elle. Nous pensons aussi aux podcasts pour Version Femina, Télé 7 jours, Marianne et Franc-Tireur. Quant à Usbek & Rica, on va se pencher sur leurs événements dont « Le Tribunal pour les générations futures ».

C.P. Nous avions lancé avant le confinement un Book Club et nous accompagnons Rencontres d’Arles. Nous pouvons imaginer des déclinaisons semblables.

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Ne risquez-vous pas de vous couper de clients en marque blanche ?

C.P. Ils nous ont tous félicités et souhaitent continuer avec nous.

V.S. Je n’ai reçu que des réactions positives à l’annonce, nombreux me disant que c’est une évidence entre notre groupe de médias et Louie.

Quid du droit de premier regard que vous avez négocié avec Mediawan pour adapter vos podcasts ?

C.P. Ils ont pris une option sur Entre qu’ils développent en série télé.

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