Pour subsister, Salto doit se mettre en quête d'un nouvel « actionnariat », selon Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, et ce alors que TF1 et M6 souhaitent quitter le capital de la plateforme de vidéo à la demande.
En sursis, le service de streaming sur abonnement, lancé en octobre 2020 par les chaînes privées et le service public pour concurrencer Netflix, « a un avenir, mais pas avec l'actionnariat tel qu'il est aujourd'hui », a déclaré Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions au Figaro, lundi 21 novembre. Le groupe audiovisuel public est co-actionnaire à parts égales avec TF1 et M6 de Salto.
La semaine dernière, La Lettre A révélait la décision de TF1 et M6 de sortir du capital de Salto. Une autre source proche du dossier à confirmé l'infrmation à l'AFP. « Si demain il trouve un acquéreur, je n'aurai aucun problème à y laisser nos contenus », a ajouté Delphine Ernotte, sans préciser si France Télévisions souhaitait également sortir du capital de Salto.
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La plateforme, qui prévoit d'atteindre un million d'abonnés d'ici à la fin de l'année, pâtit de l'annulation du mariage entre TF1 et M6. Après l'annonce en mai 2021 du projet de rapprochement des deux chaînes, France Télévisions avait fait part de sa volonté, en cas de réalisation de la fusion, de céder sa participation dans Salto.
En mars 2022, TF1 et M6 s'étaient engagés à racheter, en cas d'union, la participation du groupe public dans l'offre de vidéo à la demande, pour un montant de 45 millions d'euros. Soit exactement la somme manquant à France Télévisions pour boucler son budget 2023 et « absorber totalement l'inflation », comme l'a rappelé Delphine Ernotte au Figaro.
D'après La Lettre A et Le Figaro, des discussions pour la reprise de Salto « devraient s'ouvrir » avec Canal+, déjà en pole position pour racheter OCS, la filiale de télévision d'Orange. Contacté, Salto n'a pas commenté. En l'absence de repreneur, l'entreprise serait contrainte de mettre la clé sous la porte. Elle compte 70 salariés ainsi qu'une trentaine de prestataires internalisés, faisant intervenir 250 personnes au total.
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