Liberté de la presse
À Hong Kong, les médias ne doivent pas «subvertir» le gouvernement [bouleverser l'ordre établi, ndlr.], a mis en garde mardi 22 juin la cheffe de l'exécutif de la ville, rejetant ainsi la récente réaction des États-Unis qui ont appelé les autorités du territoire à «cesser de s'en prendre aux médias».

Le centre financier a longtemps été le siège régional de nombreux médias internationaux et la ville ne cesse de glisser vers le bas du classement annuel de l'ONG Reporters sans Frontières sur la liberté de la presse, passant de la 18e place en 2002 à la 80e cette année.

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La semaine dernière, les autorités ont gelé les avoirs du quotidien pro-démocratie Apple Daily, très critique à l'égard de Pékin. Pour cela, elles ont invoqué la loi strict sur la drastique sécurité nationale imposée par la Chine pour tenter d'étouffer l'opposition et toute dissidence dans l'ancienne colonie britannique.

Cinq responsables du quotidien pro-démocratie ont été arrêtés et deux d'entre-eux ont été inculpés pour «collusion avec un pays étranger» au nom de cette légilsation. La police a notamment estimé qu'une série d'articles appelaient des pays étrangers à imposer des sanctions contre Hong Kong et la Chine.

«Critiquer le gouvernement de Hong Kong n'est pas un problème, mais s'il y a une intention d'organiser des actions incitant à la subversion du gouvernement, alors bien sûr, c'est différent», a déclaré Mme Lam, interrogée sur la perquisition du siège d'Apple Daily et sur la liberté de la presse dans la ville. «Les amis des médias devraient être capables de faire la distinction entre les deux», a-t-elle ajouté lors de sa conférence de presse hebdomadaire.

Loi sur la sécurité nationale

Contrairement à la Chine continentale, où les médias sont majoritairement détenus par l'État et font l'objet de censure, à Hong Kong, la liberté d'expression est garantie par sa mini-constitution. Depuis l'entrée en vigueur il y a bientôt un an de la loi sur la sécurité nationale, beaucoup de médias hongkongais se montrent prudents, notamment soucieux de ne pas l'enfreindre à travers leurs articles.

Mme Lam a affirmé que les poursuites engagées contre l'Apple Daily ne constituaient pas une attaque contre un «travail journalistique normal» mais que le journal avait tenté, dans des articles, de porter atteinte à la sécurité nationale de la Chine. Interrogée sur la manière dont son gouvernement conçoit «un travail journalistique normal», elle s'est bornée à répondre : «je pense que vous êtes mieux placés pour répondre à cette question».

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