Médias
Selon le classement 2021 de la liberté de la presse réalisé par Reporters sans frontières (RSF), 130 pays (73%) sont dans des situations jugées «très graves», «difficiles» ou «problématiques» pour les journalistes. La France se classe à la 34e place, comme en 2020.

L'exercice du journalisme, «principal vaccin» contre la désinformation en pleine pandémie, est «totalement ou partiellement bloqué» dans plus de 130 pays, alerte Reporters sans frontières (RSF), qui a publié mardi 20 avril l'édition 2021 de son classement mondial de la liberté de la presse.

Au total, 73% des 180 pays évalués par l'ONG se caractérisent par des situations jugées «très graves», «difficiles», ou «problématiques» pour les journalistes, et sont ainsi classés noir, rouge ou orange sur la carte du monde de la liberté de la presse. Si cette proportion reste stable sur un an, seuls 12 pays sur 180, soit 7%, contre 8% l'année dernière, affichent une «bonne situation». Cette «zone blanche» n'a «jamais» été «aussi réduite depuis 2013», d'après RSF.

Covid

En outre, la pandémie de Covid-19 a représenté «une forme d'opportunité pour des États qui ont pu restreindre la liberté de la presse», souligne à l'AFP le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. La pandémie a ainsi exacerbé la répression dans les pays les plus «muselés» comme l'Iran (174e, -1), l'Arabie Saoudite (170e), l'Égypte (166e) ou la Syrie (173e, +1), d'après l'ONG. Elle a également «provoqué une énorme fermeture des accès» au terrain et aux sources d'informations pour les journalistes, insiste Christophe Deloire.

Désinformation

La situation est d'autant plus préoccupante que le journalisme est le principal rempart contre la «viralité de la désinformation», parfois alimentée par les gouvernements eux-même. Les présidents Jair Bolsonaro au Brésil (111e, -4) et Nicolas Maduro au Venezuela (148e, -1) ont ainsi «fait la promotion de médicaments dont l'efficacité n'a jamais été prouvée par le monde médical», rappelle RSF.

Au bas du classement figurent toujours la Chine (177e), devant le Turkménistan (178e, +1), la Corée du Nord (179e, +1) et l'Érythrée (180e, -2).

En haut du tableau, la Norvège conserve sa première place pour la cinquième année consécutive, devant la Finlande et la Suède, redevenue troisième au détriment du Danemark (4e, -1).

Si l'Europe reste la région la plus sûre, les agressions et interpellations abusives s'y sont multipliées, notamment en Allemagne (13e, -2), en France (34e) lors des manifestations contre le projet de loi «sécurité globale», en Italie (41e), en Pologne (64e, -2), en Grèce (70e, -5), en Serbie (93e) et en Bulgarie (112e, -1).

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