Télévision
À l’image des services proposés sur les box des FAI, les téléspectateurs de la TNT pourront bientôt accéder à des offres non-linéaires. Salto et Arte.tv seront les premiers services proposés.

À défaut de nouvelles chaînes, la télévision numérique terrestre [TNT] va bientôt s’enrichir de nouveaux services. Selon nos informations, Salto, la plateforme de streaming par abonnement lancée à l’automne par TF1, France Télévisions et M6, sera accessible sur le canal 51 de la TNT à partir de la mi-avril. Le service sera le même que celui proposé en OTT. « Il n’y a pas de raison que les téléspectateurs de la TNT ne puissent pas accéder comme les autres à des services de streaming, explique Thomas Follin, son directeur général. Salto se veut une offre populaire, les foyers qui reçoivent la télévision par la TNT ne doivent pas être mis de côté. »

« Pour tout le monde »

Un guide des programmes télé va également être déployé sur le canal 50, réalisé par les équipes de la plateforme de SVOD. Celui-ci permettra aussi l’accès aux services interactifs proposés sur la TNT, à savoir, en plus de Salto, celui de NRJ12 et surtout d'Arte.tv, que la chaîne franco-allemande a annoncé pour début avril sur le canal 77. « Arte.tv n’est plus du tout un site de rattrapage, mais une proposition éditoriale autonome, aussi importante que la chaîne, que nous allons rendre aisément disponible à tout le monde », avait indiqué fin mars au Monde Bruno Patino, président d’Arte.

D’autres services de ce type, lancés par d’autres chaînes, pourraient suivre après le feu vert donné en février par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) à Arte et Salto pour une phase d’expérimentation de six mois, destinée à enrichir la TNT de services non-linéaires via la technologie HBBTV [Hybrid Broadcast Broadband Television]. « 22% de la population ne reçoit les contenus télés que par la TNT. Celle-ci répond à un besoin essentiel », rappelle Juliette Théry, conseillère du CSA. Sans parler des Français qui passent d’une réception TNT à l’IPTV d’un coup de télécommande, selon leurs besoins.

Invité d’une table-ronde organisée par la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale début mars sur l’avenir de la TNT, Nicolas de Tavernost, patron du groupe M6, a estimé qu’« en raison des désavantages concurrentiels de la TNT, si on ne les corrige pas, celle-ci disparaitra ». Et le dirigeant de citer pêle-mêle les revenus moindres qu’elle rapporte aux chaînes comparé à la rémunération du signal par les FAI et les services moindres offerts aux téléspectateurs, comme le replay ou des fonctions comme le start-over proposées sur les box.

Gagner en qualité

Autre enjeu, la modernisation de la TNT, qui permettrait à ce mode de réception de gagner en qualité tant sur le son que sur l’image grâce l’UHD. « La vraie question est de savoir s’il faut laisser un cinquième de la population dans une qualité de service moindre que ce qu’offre la fibre. Le CSA pense que non évidemment, mais c'est un choix industriel. », argue Juliette Théry.

Dans son avis rendu le 30 mars sur le futur projet de loi audiovisuel, le CSA a en tout cas demandé à ce que des dispositions soient ajoutées au texte pour préparer la modernisation de la TNT. « Si la modernisation technique de la TNT ne se fait pas et que la réglementation n’évolue pas pour permettre le développement de nouveaux services, la TNT disparaitra volontairement par le choix des opérateurs », a prévenu Nicolas de Tavernost.

4059318H
Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.

Lire aussi :