Finances
Une dépêche de Reuters affirme que Bertelsmann a approché des acquéreurs potentiels du groupe M6, qui inclut le pôle radio de RTL. Tous les scénarios sont sur la table.

Le groupe M6 est-il à vendre ? Les marchés financiers ont en tout cas accrédité l’annonce de l'agence Reuters, le 29 janvier, qui précise que Vivendi, Altice, TF1 ou Daniel Kretinsky ont été approchés par Bertelsmann, actionnaire à 76,3 % de RTL Group. Le montant évoqué de 3 milliards d’euros va bien au-delà du 1,85 milliard de capitalisation boursière de M6. Il correspond exactement à la somme que Vivendi va retirer de la vente à Tencent de 10 % supplémentaire d’Universal Music.

Un hasard ? Sans doute pas, si l’on se souvient que Vivendi est en train d’acheter Prisma Media à Gruner + Jahr, filiale de Bertelsmann. De là à supposer que les discussions ont débordé vers RTL Group, actionnaire à 48,26 % de M6, il n’y a qu’un pas. Pourtant, là où Bertelsmann se renforce dans l’édition depuis le rachat en novembre de Simon & Shuster pour 1,8 milliard d’euros, RTL Group se dit « favorable à la consolidation du secteur audiovisuel en Europe ». Thomas Rabe, son CEO qui dirige aussi Bertelsmann, l’a déclaré il y a un an au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung  : « Il est vital que des partenariats sensés, et même des fusions importantes, soient autorisés afin de créer des champions nationaux de la télévision - par exemple entre RTL et ProSiebenSat.1. »

Pourquoi se défaire d’une pépite française qui a dégagé, en 2019, 172,7 millions d’euros de résultat net quand le groupe TF1, pourtant plus gros, n’en affichait que 154,8 millions ? Selon un bon connaisseur du dossier, RTL Group – qui cherche à « créer de la valeur » - peut être vendeur s’il a une belle opportunité – et la perspective de la présidentielle attise les ambitions -, mais il peut tout aussi bien chercher une fusion ou un échange de parts. En ce cas, pourquoi pas un rapprochement Vivendi-RTL Group ? Ce serait plus présentable devant les autorités de la concurrence du point de vue du marché publicitaire qu’une fusion avec le groupe TF1. Du reste, ce dernier semble s’être exclu du jeu quand son PDG Gilles Pélisson a déclaré à Stratégies qu’il était favorable aux règles anti-concentration « compliquant la tâche de celui qui voudrait s’inviter dans notre capital ». Avec sept fréquences TNT, TF1 atteint d'ailleurs la limite légale et ne pourrait mettre la main sur les cinq de M6. Canal+ en a sept aussi, mais il pourrait en rendre…

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