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Différents scénarios sont élaborés dans l'hypothèse d'une vente du groupe M6. Selon Reuters, Bertelsmann a approché divers groupes français présents dans les médias.

La publication par Reuters d’une dépêche accréditant l’hypothèse d’une mise en vente du groupe M6 (M6, W9, Paris Première, RTL, Fun Radio, RTL2…), a fait grimper le cours de la société audiovisuelle Metropole Television de 5,4%, vendredi 29 janvier, à la clôture de la Bourse. Les noms de Vincent Bolloré (Vivendi), Patrick Drahi (Altice), TF1 ou Daniel Kretinsky (CMI Media) sont cités pour reprendre le groupe M6 pour un montant évoqué de 3 milliards d’euros. Une somme qui correspond très exactement à ce que doit payer Tencent à Vivendi alors que la société chinoise a confirmé son option d’achat sur 10% supplémentaires du capital d’Universal Music Group. «Les discussions sont actuellement à un stade très préliminaire», assure prudemment Reuters, qui précise néanmoins que tous les acquéreurs potentiels cités ont été approchés.

Une fois réalisée la vente (en cours) de Prisma Media à Vivendi, Bertelsmann, actionnaire à 73,3% de RTL Group, pourrait être tenté de céder le groupe M6 au propriétaire de Canal+, présent dans plusieurs pays européens, notamment après l'acquisition du groupe luxembourgeois M7, en 2019. La question d'une acquisition de RTL semble avoir été évoquée à l'occasion des négociations sur Prisma, filiale de Gruner + Jahr (Bertelsmann). Vivendi a, de son côté, confirmé son ambition de développement dans les marchés latin ou francophone en faisant l’acquisition de 9,9% de Prisa, l’éditeur d’El Pais et de Cadena SER.

Les visées stratégiques de Thomas Rabe

Côté allemand, Bertlesmann a annoncé en novembre le rachat de l'éditeur américain Simon & Schuster à ViacomCBS pour 1,8 milliard d'euros. Un groupe dont Vivendi s'était également porté acquéreur mais a minima : Vincent Bolloré s'était refusé à entrer dans une guerre des enchères, selon le Financial Times, alors même qu'il lorgne les actifs internationaux d'Hachette, filiale de Lagardère dont il possède 27%.

De son côté, Thomas Rabe, CEO de Bertelsmann, est favorable à un rapprochement de RTL Group, dont il a pris directement les commandes, avec l'autre groupe allemand Prosieben Sat1. «Il est vital que des partenariats sensés, et même des fusions importantes, soient autorisés afin de créer des champions nationaux de la télévision - par exemple entre RTL et ProSiebenSat.1. Sinon, les entreprises nationales n'auront tout simplement aucune chance dans quelques années face aux géants de la Silicon Valley», a-t-il prévenu dans le Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung en février 2020. Le patron allemand dira-t-il jusqu'à se séparer du très rentable groupe M6 qui constitue une pièce maîtresse de son développement audiovisuel en Europe ? Sans doute s'il sent que la valorisation de cet actif a tout à gagner de la perspective de l'élection présidentielle, en 2022, qui pourrait décider plusieurs grands acteurs à avancer leurs pions, compte-tenu de l'intrication des médias dans le monde des affaires en France

Au groupe M6, Nicolas de Tavernost a été reconduit en 2020 à la présidence du directoire jusqu’en août 2022. Réputé pour sa capacité à dégager de la marge, il doit en principe se trouver un successeur. Régis Ravanas, ancien de TF1, faisait jusqu'à présent figure de favori.

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