Le groupe de presse magazine Prisma Media (Voici, Femme Actuelle, Gala...) a lancé lundi 23 avril Simone, un nouveau média féminin 100% vidéo et 100% numérique, via lequel il espère séduire un public plus jeune et accro aux réseaux sociaux.
Féminisme
Ce nouveau média, dont le nom est un clin d'oeil à des figures comme Simone Veil et Simone de Beauvoir, a été conçu par le pôle presse féminine de Prisma, dans le cadre d'une stratégie de développement de ses contenus numériques, et d'un élargissement de son public. Femme actuelle, numéro un de la presse féminine payante, cible plutôt les quinquagénaires, mais intéresse des lectrices de tous âges et avait déjà lancé une déclinaison pour les femmes plus âgées, « Femme actuelle senior », a rappelé à l'AFP Julien Lamury, le rédacteur en chef de Femme Actuelle, Simone et d'autres publications du groupe. Cette fois, avec Simone, « l'idée était de toucher une population plus jeune, les 20-45 ans, et cela nécessite de passer par les réseaux sociaux », explique-t-il.
Ce nouveau média, qui prend la forme de deux à quatre vidéos par jour, publiées sur Facebook, Twitter et Instagram et le site de Femme actuelle, veut informer et divertir, en adoptant « un ton impertinent et décalé » (très en vogue sur les réseaux sociaux) et en respectant une ligne éditoriale « engagée », détaille-t-il. Simone est codirigé par Céline Daugenet, ex-rédactrice en chef du Grand Journal, et s'appuie, outre une équipe de cinq personnes, sur la rédaction de Femme actuelle. « On va couvrir des sujets très larges, des plus légers comme les pratiques sexuelles, aux plus graves », indique le rédacteur en chef, citant comme exemple un reportage sur les « tuk tuks roses en Inde », une initiative qui vise à offrir un mode de transport sécurisé aux femmes dans un pays où les agressions sont fréquentes.
Alors qu'autrefois le féminisme était plutôt l'apanage d'associations aux lignes souvent radicales, « il se passe quelque chose dans la société, on en parle désormais beaucoup plus systématiquement et de manière moins passionnée », estime Julien Lamury.
Une vidéo de présentation, mise en ligne ce weekend, a déjà été visionnée 40 000 fois, ce qui témoigne selon lui de l'appétence des femmes et également de certains hommes pour ce type d'offre, « alors que le féminisme bénéficie d'un nouvel élan » après l'affaire Weinstein. Certains médias se sont déjà lancés en France avec une ligne spécifiquement féministe et engagée, à l'image du mensuel Causette (qui vient d'être racheté par le propriétaire du Film Français), du magazine en ligne Cheek, ou du podcast « La poudre ».