Le quotidien France-Soir, actuellement placé sous procédure de sauvegarde, envisagerait de supprimer prochainement son édition papier pour conserver uniquement son site web, a appris l'AFP lundi 10 octobre, de source proche du dossier. L'annonce pourrait se faire vendredi lors d'une réunion du comité d'entreprise, précise cette même source, alors que la direction refusait de confirmer ou démentir. Selon Presse News, ce passage au tout-numérique entraînerait le licenciement de 80 salariés sur 120. Seuls 30 journalistes et 10 employés administratifs resteraient dans les Éditions du Nouveau France-Soir. Le personnel du journal, réuni en assemblée générale lundi 10 octobre, a décidé de ne pas laisser paraître le journal daté de ce mardi et de ne pas alimenter le site Web en articles ce jour-là.
Pertes abyssales
Le quotidien historique, relancé à grand frais en 2010 après avoir été repris par le milliardaire russe Alexander Pougatchev n'a pas atteint les objectifs ambitieux qu'affichait son repreneur.
Avec moins de 70 000 exemplaires en moyenne contre 200 000 visés lors de sa reprise, le journal a accumulé des pertes abyssales avant d'être placé sous la protection de la justice jusqu'à la fin de l'année.
Fin août, la direction du journal avait demandé à être placée sous sauvegarde pour six mois, mais le tribunal de commerce ne lui en avait accordé que quatre.
France-Soir a réalisé un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros en 2010, essuyant une perte d'exploitation de 31 millions. L'année précédente, le chiffre d'affaires était de 9,6 millions avec des pertes de 12,9 millions.