«Cela coûte de faire un effort financier pour mieux rémunérer les diffuseurs de presse, mais cela coûte encore plus cher lorsqu'un point de vente spécialisé ferme.» Patrick André, directeur délégué des Messageries lyonnaises de presse, présentait le 13 janvier un livre blanc destiné à «consolider dès 2011 le réseau des diffuseurs de presse».
Deux ans après la parution du livre vert des états généraux de la presse écrite, «la problématique structurelle demeure et la crise de la vente au numéro ronge le réseau des diffuseurs spécialistes de la presse», souligne Patrick André.
Nécessité d'agir vite
Selon le directeur délégué de la coopérative, il faut aider en priorité les diffuseurs spécialisés, uniquement vendeurs de presse et qui, s'ils représentent seulement 20% des points de vente, réalisent 60% du chiffre d'affaires du marché. Les points de vente complémentaires (bar-tabac, etc.) souffrent évidemment moins, car leur chiffre d'affaires provient d'autres produits que le papier. Depuis 2005, 80% des points de vente ayant fermé étaient spécialisés. Or, ceux-ci ne représentent que 30% des points de vente créés.
«La capillarité du réseau n'est pas la priorité, estime Patrick André. Nous devons concentrer nos efforts sur les spécialistes, dont le mode de rémunération est insuffisant.»
Le livre blanc des MLP privilégie plusieurs pistes: intégrer les compléments de rémunération dans la rémunération courante des diffuseurs, homogénéiser le réseau au moyen de formations obligatoires et continues, encourager le développement d'enseignes nationales (Relay, Agora), etc. Les MLP entendent agir avec célérité: le calendrier prévoit, au premier semestre 2011, la mise en place de contrats d'agrément, la formalisation de la mission commerciale centrale du dépositaire, et la création d'un fonds de financement et de cautionnement des diffuseurs de presse.
