La directive européenne «vie privée et communication électronique» demande l'accord préalable de l'internaute avant d'accéder aux informations stockées dans son terminal. Qu'en pensez-vous?
Jérôme de Labriffe. À l'IAB, nous demandons que s'appliquent les règles de l'«opt out» (consentement implicite). Si on doit demander un accord de type «opt in» (accord explicite) à chaque publicité, on va devoir afficher des pop-up qui nuiront à la fluidité et au confort de navigation. L'internaute serait alors contraint d'«optiner» à tour de bras sans avoir relu le contenu ou en rejetant la publicité.
Ne craignez-vous pas une vague de réprobation contre les cookies?
J. de L. Non, l'utilisation des données s'inscrit dans la durée et les internautes plébiscitent le fait d'avoir une publicité en adéquation avec le contenu. Les cookies sont donc relativement sains: ils permettent de retenir un mot de passe, d'améliorer une session ou de gérer un panier dans le cadre de l'e-commerce. La publicité fait partie d'Internet et entre dans la logique de développement du média: elle permet d'accéder à un contenu riche et gratuit.
La Cnil [Commission nationale de l'informatique et des libertés] vient d'appeler les utilisateurs de smartphones à la vigilance face au risque d'être pistés via la géolocalisation…
J. de L. La géolocalisation fait partie intégrante de l'évolution du numérique. Elle permet d'offrir des réponses locales et personnelles. Il faut toutefois que ce soit fait dans un cadre correct afin de ne pas permettre l'identification d'un individu sans son consentement dans un endroit précis. Pour cela, nous sommes plus proches de l'«opt in». À l'utilisateur de choisir sa géolocalisation. Il y a déjà deux modèles: Apple a dit qu'il ne conserverait aucune donnée et Google estime qu'elles appartiennent à l'opérateur. Si on stocke les données, il faudra savoir selon quelles règles. Nous sommes pour l'autorégulation du marché. Mais cela fait sens de réfléchir à une concertation transparente avec le gouvernement.