Le trio «BNP», pour Bergé-Niel-Pigasse, a reçu vendredi 25 juin au matin le soutien décisif du bureau de la Société des Rédacteurs du Monde (SRM), actionnaire de référence du groupe. Lors d'un scrutin indicatif, sur les douze membres de la SRM, onze ont voté pour cette offre et un s'est abstenu, a précisé Gilles Van Kote, président de la SRM. Vendredi aprés-midi, les personnels des Publications de la Vie Catholique (Télérama, La Vie...) ont voté à 92,6 % pour le trio Bergé-Niel-Pigasse.
Le trio «BNP» propose une recapitalisation d'un montant initial de 110 millions d'euros et un montage qui permet au trio d'avoir le contrôle du Monde à parts égales et sans prépondérance d'un seul actionnaire. En outre, le trio offre aux actionnaires internes d'avoir la minorité de blocage (33,4%) via une fondation crée par Pierre Bergé. Enfin, il présente l'atout de ne pas annoncer de plan de départs, contrairement à la candidature pilotée par Claude Perdriel, qui prévoit une centaine de départs volontaires. L'offre de ce dernier, qui s'est allié à Prisa et à France Télécom, a reçu le soutien officieux de Nicolas Sarkozy qui s'est opposé à une entrée de Xavier Niel, fondateur de Free, dans le capital du groupe Le Monde à l'occasion d'une rencontre avec son président Eric Fottorino.
«Ce choix est une recommandation faite à la SRM», a déclaré à l'AFP Gilles Van Kote. Les quelque 360 membres de la SRM doivent voter ce vendredi après-midi pour choisir entre les deux offres déposées pour la reprise du groupe. Jeudi soir, un premier groupe d'actionnaires internes représentant 8,7% du capital, l'Association Hubert Beuve-Mery, avait donné sa préférence à l'autre offre, menée par Claude Perdriel, associé à l'espagnol Prisa et à Orange (France Télécom).
Les deux trios candidats à la reprise du groupe ont été auditionnés jeudi après-midi par la Société des Rédacteurs du Monde.
Après le vote déterminant des journalistes du Monde, le Conseil de surveillance du groupe doit se réunir lundi pour entériner le choix du futur repreneur.
