Le site culturel du Groupe Figaro est à la peine. Racheté en mai 2007, Evene.fr est aujourd'hui confronté à un plan de départs volontaires drastique: 19 journalistes sur les 25 (dont 13 sont à temps partiel) sont concernés. La raison? La production de contenus chez Evene «coûte trop cher par rapport à l'économie générale du site», selon Pierre Conte, directeur général adjoint du groupe Figaro et président d'Evene.
Malgré une audience de 2,8 millions de visiteurs uniques au dernier trimestre 2009, le site est déficitaire. En 2006, avant son rachat, il avait réalisé un chiffre d'affaires de 1,8 million d'euros et tablait sur le double en 2007. En 2009, les recettes atteignent 2,19 millions d'euros, mais la perte nette se chiffre à 575 000 euros, sous l'effet conjugué de l'augmentation du loyer (200 000 euros) et de la requalification de plusieurs contrats d'auteur en CDI.
Plus vers le communautaire
«Les recettes publicitaires ont été protégées jusqu'à fin 2007 car nous avions un minimum garanti par Lagardère», explique Pierre Conte. Ce dernier veut lancer une nouvelle version du site, «davantage axée sur le communautaire». Un projet que les salariés refusent en bloc. «Evene deviendrait un portail culturel, diminuant au strict minimum sa production d'articles, de critiques et de reportages, au profit d'une agrégation de contenus», pointe un représentant de la rédaction. Pour les équipes d'Evene, la mauvaise santé du site s'explique par un manque d'investissement du Groupe Figaro. «Outre la nouvelle version du site à venir, nous avons fait des propositions permettant de revenir à l'équilibre fin 2010: déménagement dans des locaux moins onéreux, suppression de quelques postes, développement de nouvelles applications, etc.» Mais pour Pierre Conte, «il n'y a plus aucun site Internet qui peut être viable en vivant exclusivement de la publicité».
