Le (nouveau) Monde attendra. Alors que le suisse Ringier et l'italien L'Espresso se sont retirés de la course à la recapitalisation, faute de délais suffisants, le groupe Le Monde a décidé d'accorder une dizaine de jours supplémentaires aux candidats avant le dépôt des offres fermes. Le quotidien du soir, qui doit impérativement trouver entre 80 et 120 millions d'euros pour sortir d'une situation financière délicate, avait tablé sur une remise des offres le 11 juin.
«Mais le conseil de surveillance du 14 juin va arrêter un nouveau calendrier, qui reportera le choix du repreneur d'une semaine à dix jours», explique une source proche du dossier. Le délai reste court, d'autant que le groupe de presse espagnol Prisa a décidé de jouer la montre. Il demande cependant un «audit approfondi» du groupe et un «délai raisonnable, jusqu'à la fin du mois de septembre» avant le dépôt des offres tout en précisant qu'il «souhaite élargir l'offre du Monde, le donner à lire chaque jour, le matin, du lundi au dimanche».
Un rôle complémentaire
Pour le moment, seul le trio d'investisseurs Pierre Bergé, Matthieu Pigasse et Xavier Niel a déposé une offre de 100 millions d'euros à Calyon, la banque-conseil du Monde. Claude Perdriel est, quant à lui, disposé à investir 80 millions d'euros, mais attend de finaliser un tour de table avec un partenaire minoritaire.
Un partenaire que le patron du Nouvel Observateur pourrait éventuellement trouver du côté d'Orange, dernier candidat sorti du bois. L'opérateur est prêt à investir 30 à 40 millions d'euros, mais souhaite rester dans «un rôle de complément dans un tour de table», a expliqué Stéphane Richard, son directeur général. L'appétit d'Orange concerne principalement Le Monde interactif, la filiale numérique du groupe. Stéphane Richard a évoqué les bénéfices d'un rapprochement des sites Actu.Orange.fr et Lemonde.fr, ainsi qu'un possible «mariage» des régies publicitaires des sites d'information.