quotidiens
Le groupe de presse étudie un «adossement partiel» du Parisien à un partenaire extérieur.

Marie-Odile Amaury avait prévenu dans Le Point, le 9 mars dernier: «Je n'ai pas les épaules de Murdoch.» En confiant à la banque Rothschild un mandat pour étudier un «adossement partiel» du Parisien à un partenaire, elle cherche à assurer un avenir à son quotidien régional et à son édition nationale Aujourd'hui en France. Quitte, à terme, à se désengager des deux titres, qui sont passés de 512 500 exemplaires payés en France en 2008 à 488 500 en 2009 (–4,7%) pour atteindre 463 900 exemplaires en avril, selon l'OJD.

Soucieux de trouver des relais de croissance dans les nouveaux médias ou les paris sportifs, le groupe aurait pris la décision de se recentrer sur le sport, via son quotidien L'Équipe et Amaury Sport Organisation (Tour de France, notamment), selon La Lettre de L'Expansion du 7 juin. Un marché que lorgne également Arnaud Lagardère, étude de Price Waterhouse Coopers à l'appui, selon laquelle ce secteur devrait flirter avec les 132 milliards de dollars (110 milliards d'euros) au niveau mondial dès 2012, contre 114 milliards de dollars (96 milliards d'euros) de dollars en 2009.

Pouvoir politique

Un retrait de la presse d'information politique et générale ne serait pas une surprise pour ceux qui connaissent Marie-Odile Amaury, moins impliquée dans Le Parisien que dans La Parisienne, le supplément féminin du quotidien. «Je suis avant toute chose une lectrice du Parisien. Comme les lecteurs, je manifeste mon intérêt ou mon désappointement, mais toujours a posteriori», déclarait-elle à Stratégies en avril dernier.

Après l'éviction fin 2009 de la direction du Parisien de Dominique de Montvalon et de Noël Couëdel, elle a choisi de revenir sur sa décision d'ouvrir un plan de départs volontaires, le 31 mars. «Nous avons finalement trouvé une solution qui consiste à réduire les collaborations ponctuelles afin de conserver nos effectifs permanents», estimait-elle alors.

Mais, pour un proche du groupe qui estime qu'il y a un sureffectif de 80 à 100 personnes sur 600 salariés, une vente présenterait l'intérêt d'ouvrir une clause de cession qui allégerait le quotidien. Et son produit pourrait permettre de racheter à Lagardère ses 25% dans le groupe Amaury. Reste à trouver un acquéreur. «Ce journal vaut ce que vaut la recherche d'un pouvoir politique. Si j'étais Bolloré, je me précipiterais…», conclut un observateur.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.