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Le nouveau PDG de l’AFP devra assurer le développement de l’agence de presse sans nécessairement recourir à une capitalisation par fonds publics. Un travail d’artiste !

Dans la famille énarque, demandez le poète. La nomination d'Emmanuel Hoog à la présidence de l'Agence France-Presse (AFP), en remplacement de Pierre Louette, aura sans doute pour conséquence d'enterrer le projet de changement de statut de l'Agence.

Une option qui passait par la création d'une société à capitaux publics et contre laquelle les personnels de l'AFP se sont mobilisés. Philippe Micouleau, qui s'était engagé à reprendre le projet du PDG démissionnaire, a été écarté avant Louis Dreyfus, marqué à gauche. Emmanuel Hoog, qui s'était porté candidat deux jours avant son élection, n'a eu aucune peine à réunir les douze voix sur quinze nécessaires à sa nomination. Il avait le soutien des trois administrateurs de l'État, lequel totalise 40% des abonnements de l'AFP.

 

Âgé de 47 ans, président de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) depuis 2001, le nouveau patron est un homme de culture. Ancien directeur délégué du Piccolo Teatro de Milan entre 1997 et 1998, il fut conseiller pour la culture et l'audiovisuel au cabinet de Laurent Fabius à la présidence de l'Assemblée nationale de 1997 à 2000, puis conseiller technique à Bercy. Créateur du Festival de poésie du Haut-Allier, il a lancé aux côtés de Jack Lang, en 1999, le Printemps des poètes.

 

C'est donc un homme d'ouverture, réputé pour avoir modernisé l'INA en rendant accessible sur Internet ses archives vidéo, qui arrive à l'AFP. Reste à savoir quel sera son plan de développement alors que le rapport Pigeat suggère de créer une société éditrice codétenue par la Caisse des dépôts, rassemblant les activités de l'agence et s'ouvrant à la vidéo.

L'homme, qui fut administrateur de l'AFP de 2001 à 2005, peut en tout cas compter sur le soutien de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication. Les administrateurs de la presse, qui ont accepté de jouer «un jeu de dupes», dixit la société des journalistes de l'AFP, comptent sur l'État pour recapitaliser Presstalis.

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