Les temps sont durs pour les newsmagazines, et pourtant c’est ce créneau que le groupe So press a décidé d’investir avec le lancement ce vendredi 6 mars de Society, un quinzomadaire d’actualité destiné aux 25-45 ans. Un pari un peu fou, mené par Franck Annese, fondateur de So press, dont la success story se poursuit année après année depuis la sortie de So foot en 2003.
Faut-il être fou pour sortir un magazine papier aujourd'hui? «So press est né dans la crise, ce qui fait que nous avons des magazines qui correspondent mieux à ce que la presse doit être aujourd’hui, explique Franck Annese. Que ce soit avec So foot ou So film, nous nous sommes toujours positionnés face à de vieux titres et nous apparaissons comme un courant d’air frais.»
Même chose aujourd’hui avec Society, qui entend conjuguer actualité généraliste et ton décalé. Au sommaire de ce premier numéro: une interview de François Fillon, un reportage au cœur de la plus grande croisière de heavy metal du monde et une enquête sur l'Ebay de la drogue.
700 000 euros apportés par la BPI
«Nous avons une façon de raconter des histoires différentes. Nous faisons un magazine sur le foot sans être journaliste sportif, un sur le cinéma sans être critique et aujourd’hui un newsmagazine sans être journaliste politique. Nous avons une distance par rapport à notre sujet qui nous amène à hauteur du lecteur», résume le patron de So Press.
Vendu au prix de 3,90 euros pour 116 pages, Society vise une diffusion de 60 000 exemplaires en kiosque, davantage que So foot (53 000 exemplaires) et que So film (20 000 exemplaires). Pour l’occasion, le groupe So Press a doublé de taille, passant à 43 CDI, emprunté 700 000 euros à la Banque publique d'investissement et levé autant auprès d'une demi-douzaine d'actionnaires privés.
«Je sais bien qu’on ne vendra pas 600 000 exemplaires. Je n’ai pas de recette ni de leçon à donner à qui que ce soit, surtout pas à L’Obs, qui écoule plus de 400 000 exemplaires chaque semaine. Avec Society, nous serons davantage dans le récit. Nous serons moins otage de l’actualité que les autres», conclut Franck Annese.
Pour en savoir plus: lire un Concept sinon rien, paru dans Stratégies le 19/02/2015
