Valérie Durandy est directrice de l’offre de Nature & Découvertes, l’équivalent de la direction marketing. L’enseigne a profondément changé ses gammes ces dernières années, elle explique comment.
Comment la RSE est-elle intégrée dans la stratégie de Nature & Découvertes ?
On aime à rappeler chez Nature & Découvertes que les enjeux environnementaux sont au cœur du discours de la marque depuis ses origines. Ce sont nos racines, nous les portons dans notre nom.
Néanmoins le covid nous a amenés à changer notre organisation. Nous avions déjà une direction des engagements, nous faisons notre bilan carbone sur les scopes 1 et 2 depuis dix ans. Mais les chefs de produit étaient confrontés à des injonctions contradictoires s’agissant de l’impact de l’offre sur l’environnement. Pour avancer plus vite, nous avons mis en place un pôle innovation durable au sein de la direction de l'offre en juin 2020.
Puis en mars 2021 Frédérique Giavarini a pris la direction générale de Nature & Découvertes et a fait évoluer la RSE en interne, en créant des référents RSE dans tous les départements. Elle l’avait déjà opéré chez Fnac Darty et c’était un acte fort pour embarquer toutes les équipes. On a intégré dans la direction de l’offre une personne venue de la direction des engagements qui aide les chefs de produits et les magasins à se transformer.
Concrètement, comment avez-vous fait évoluer votre offre ?
Toutes nos 2500 références sont passées au crible de 25 critères d’achat : est-ce que le bois est bien certifié FSC, est-ce que les tisanes sont bio, est-ce que les pierres ont un certificat de gemmologie?… Sur le plastique on utilise au maximum du rPET, du plastique recyclé. Ce processus de contrôle peut nous amener à déréférencer certains produits.
De même, quand on lance une nouvelle catégorie, on se pose la question de son empreinte. Par exemple sur le bien-être féminin on s’assure que l’appareil de rééducation périnéale contient moins d’éléments électroniques. Cela nourrit aussi nos partenaires fournisseurs et les amène à revoir leurs process.
Était-ce difficile à faire accepter en interne ?
Nous sommes B Corp, société à mission. Nous avons une culture d’entreprise où les salariés sont déjà très engagés et curieux de trouver des solutions. Malgré tout les chefs de produit ont beaucoup de contraintes, entre le sourcing, l’accessibilité prix, l’innovation, et l’environnement est un sujet très anxiogène. Il faut donc avoir une approche positive et concrète, dans une logique d’intelligence collective. De plus dans les variables annuels 15% est consacré à la RSE.
Vous avez lancé une plateforme d’expériences le 10 juin. Quel est votre objectif ?
On constate que les consommateurs s’orientent de plus en plus vers une consommation immatérielle : cours de yoga, randonnées, ateliers poteries… Nous proposons 800 expériences dans quatre verticales : des ateliers avec notre partenaire Wecandoo, des activités outdoor, du bien-être et des anniversaires. Les tarifs vont de 15 euros pour aller écouter le brame du cerf jusqu’à 1000 euros pour une retraite de yoga. Notre ambition est de bifurquer petit à petit vers plus d’offres immatérielles.