[Tribune] Domination des marketplaces, importance de la durabilité, massification du «Just walk out» font partie des tendances du commerce en ligne à surveiller de près dans les trois ans qui viennent.
Transformé par la digitalisation des pratiques, accéléré par la pandémie, l'e-commerce se développe chaque année de plus belle et pourrait représenter 26,6% du commerce mondial en 2025, selon eMarketer. D’ici 2026, certaines de ces tendances deviendront réalité.
- Un monde dominé par les marketplaces. En 2026, la part de l'e-commerce sur les marketplaces mondiales passera de 60% à 70%. De plus en plus d'entreprises miseront sur ce format pour offrir de la variété et des prix compétitifs. Les canaux de ventes passeront de deux centres de distribution (boutique et site internet) à plusieurs supports et points de ventes grâce aux marketplaces. Cependant, les retailers devront adopter une bonne stratégie de curation des produits, au détriment de la quantité. Car le développement des marketplaces se concentrera essentiellement sur des marchés de niche, des verticales spécialisées. À l’avenir, avoir une « stratégie e-commerce » sera synonyme d’avoir une « stratégie de marketplace ».
- La durabilité, nouveau critère capital. Plus de 20% de toutes les expériences commerciales afficheront de manière proactive des informations sur la durabilité des produits ou services et des options de livraison d'ici 2026. Comme le marché boursier l'a déjà montré, les consommateurs achètent davantage auprès de marques responsables et engagées, y compris chez des géants de l'e-commerce, Amazon ou Target. L'e-commerce se devra donc d’être plus collaboratif et évolutif, avec plusieurs chaînes d’approvisionnement, plus locales et directes, plus indépendantes. La transparence sera la clé d’une bonne image.
- L’explosion du « Just walk out ». Après avoir été testé par quelques grands retailers, Amazon en tête, le « Just walk out » pourrait être adopté par plus de 25 % des consommateurs aux États-Unis d'ici 2026. Il s’agit de magasins qui offrent une expérience d’achat sans passage à la caisse. Le paiement est automatique dès lors que le client quitte le point de vente.
- La vidéo comme première expérience d’achat. D'ici 2026, plus de 20% de l'ensemble du commerce électronique (plus de 200 milliards de dollars) concernera des expériences liées à la diffusion vidéo en direct . A la manière des réseaux sociaux, la vidéo permet de basculer d’une vente basique à une expérience d’achat interactive, presque ludique, et surtout, très engageante et fidélisante. 86 % des consommateurs disent qu’ils aimeraient voir davantage de contenu vidéo de la part des marques en ligne. Le live shopping peut ainsi être développé en renforçant les photos et description des produits, grâce à la VR, la rotation à 360°, ou le recours aux influenceurs.
- L’IA au service de la logistique e-commerce. En 2026, plus de 10% des transactions e-commerce dans le monde seront réalisées par le biais d'une livraison autonome, sans intervention humaine. Les drones et véhicules autonomes pourront effectuer des livraisons planifiées, prédites par l’IA, en lien avec la domotique des particuliers. Si des prototypes de robots de livraison existaient déjà en 2022, ils devraient être beaucoup plus courants et démocratisés en 2026. En termes de logistique, cela pourrait être une vraie révolution.
- Le NFT comme preuve de propriété dans le secteur du luxe. D'ici 2026, 20% des 100 plus grandes marques de mode et de luxe au monde proposeront des NFT à côté de leurs produits physiques comme preuve de propriété. De plus, près de 20% des ventes de produits de luxe se feront en ligne d'ici 2025. Cette tendance s’inscrit dans l’évolution vers le Web3, autrement dit, la décentralisation d’internet et des réseaux sociaux au profit des blockchains, des données contrôlables, et une meilleure gouvernance d’internet, plus distante des Gafam.