Selon le rapport Digital Commerce 360, les ventes réalisées dans le monde sur des places de marché représentent actuellement plus de 50% des transactions en ligne. Ces ventes devraient atteindre les 70% d’ici 2022. Le modèle des marketplaces plaît à de plus en plus de marchands mais aussi à un nombre toujours croissant de consommateurs. Ces derniers sont attirés par les «one stop shops» sur lesquels ils peuvent trouver, sur une verticale donnée, à peu près tout ce que le marché est en mesure de proposer. Mais, contrairement à une idée reçue, le modèle de la place de marché est loin de se cantonner à une extension de site e-commerce. Il s’étend aujourd’hui à tous les secteurs d’activité, que ce soit en B2C ou en B2B.
Le secteur de la banque est l'un des exemples les plus emblématiques. La plupart des néobanques actuelles ne sont ni plus ni moins que des marketplaces de services bancaires. Quand Revolut, N26 ou Qonto proposent des cartes de paiement, des produits d’assurance et des solutions de crédit, les places de marché agrègent quant à elles des services financiers fournis par des entreprises tierces au sein d’une application ou d’un site extrêmement bien conçus, rapide et à l’UX irréprochable. Ce phénomène de plateformisation dans le secteur bancaire est une tendance lourde. On peut observer la création de nouvelles places de marché bancaires chaque mois en France. Dans le reste du monde, on retrouve, à l’identique, cette intense activité.
De leur côté, les entreprises du secteur de l’événementiel, surtout dans le contexte sanitaire actuel, se digitalisent rapidement pour répondre aux attentes de participants toujours plus rompus aux événements virtuels. Il suffit de constater le succès des webinaires et autres e-conférences pour s’en convaincre. Mais cette mise en relation virtuelle ne suffit pas. La digitalisation de l’événementiel passe nécessairement par la création d’une place de marché. En effet, à partir du moment où vous rassemblez l’ensemble des intervenants impliqués dans un événement ou un salon sur une même plateforme digitale, vous basculez sur un format de marketplace.
Dans l’industrie aussi
Concrètement, se digitaliser n’est aujourd’hui plus une option mais bel et bien une obligation. Bien entendu, ces alternatives ne remplacent pas les événements en présentiel, et viennent en complément d’eux, tout comme l’e-commerce ne met pas fin à la vente en magasins.
Dans l’industrie, le besoin de contacts, d’échanges et d’interactions est très fort. Les commerciaux se rendent fréquemment dans les usines de leurs clients ou de leurs prospects pour parler de projets complexes. Des mécanismes de co-création se mettent d’ailleurs souvent en place. De fait, de nombreuses marketplaces thématiques voient le jour sur des sujets pointus : maintenance industrielle, sécurité et entretien des locaux, recrutement... Les acheteurs industriels ont en effet pris l’habitude de gérer leurs opérations avec un nombre restreint de sites. Ils sont en permanence à la recherche de plateformes regroupant le maximum de prestataires et fournisseurs au même endroit.
Dans le domaine de l’énergie, la création de marketplaces va bon train et ce, à différentes étapes de la chaîne de valeur, de la production d’énergie avec des plateformes de pièces industrielles jusqu’à la commercialisation. Par exemple, la start-up lyonnaise Opéra Energie, spécialisée dans le courtage en énergie, s’est lancée sur ce créneau. Elle compare en permanence les offres du marché et aide les professionnels à choisir le contrat le plus adapté à leurs besoins.
Peu de court-circuitage
Un autre exemple est celui du marché de la maintenance des ascenseurs, qui pèse près de 4 milliards d’euros en France. Il existe des milliers de modèles d’ascenseurs et donc des dizaines de milliers de pièces différentes. La création d’une marketplace spécialisée dans ce domaine rend de précieux services aux entreprises spécialisées dans ce domaine en facilitant la comparaison des offres, en quelques clics seulement.
Il y a d’ailleurs extrêmement peu de «court-circuitage» : peu d’entreprises contractent en dehors de la plateforme (moins de 0,2% des commandes). Cela prouve que les bénéfices apportés par ce type de places de marché sont appréciés à leur juste valeur.
On le voit, le modèle des places de marché n’est pas réservé aux seuls sites e-commerce. Le phénomène de plateformisation se généralise à tous les secteurs d’activités. L’enjeu est de proposer aux consommateurs (en B2C) ou aux acheteurs professionnels (B2B) une largeur d’offre très importante sur un segment très pointu. Au final, l'objectif est de générer des gains de temps et des économies substantielles.