Environnement
En marge de la Rencontre des entrepreneurs de France, 55 entreprises françaises se sont engagées à investir 73 milliards d'euros dans les énergies renouvelables, les technologies bas carbone et les pratiques agricoles durables pour la période 2020-2023.

Presque deux ans après la signature du French Business Climate Pledge, 55 entreprises françaises se sont engagées le 29 août à investir au total 73 milliards d'euros dans les énergies renouvelables, les technologies bas carbone et les pratiques agricoles durables pour la période allant de 2020 à 2023. Ces engagements pour le climat ont été pris en marge de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), le nouveau format de l'université d'été du Medef.

Au total, 101 entreprises représentant plus de 1 650 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 6 millions d'emplois dans le monde ont réaffirmé «la nécessité de changer collectivement de cap en accélérant l'innovation et la recherche-développement à travers leurs investissements dans des solutions bas carbone, afin d'engager une baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre de la planète».

En décembre 2017, 91 entreprises avaient déjà pris des objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre en signant le French Business Climate Pledge (engagement des entreprises françaises pour le climat). Ils ont été dépassés en deux ans, d'après le Medef. Leurs investissements verts ont ainsi atteint 68 milliards d'euros en 2017 et 2018, alors que l'objectif initial était d'atteindre 60 milliards sur la période courant jusqu'en 2020. Cette initiative pour le climat a été rejointe en 2019 par 22 nouvelles entreprises, dont Capgemini, Casino, Europcar, Safran et Vivendi, mais 14 autres qui avaient signé des engagements en 2017 n'ont pas souhaité les renouveler cette année, dont Elior, Essilor ou encore la SNCF, selon un communiqué du Medef.

Croissance plus qualitative

«Le marché a longtemps ignoré les atteintes à l'environnement», a reconnu la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, estimant que dorénavant, «opposer transition écologique et efficacité économique serait stérile et contre-productif».

Le président de la fondation Solar Impulse, Bertrand Piccard, a pour sa part souhaité que «les autorités et le monde politique accompagnent le mouvement» vers une croissance plus qualitative et moins quantitative, dans lequel, selon lui, certaines entreprises sont aujourd'hui en pointe. «Il faut rendre obligatoire les mesures que prennent les pionniers spontanément», a-t-il aussi plaidé à l'intention des pouvoirs publics.

La directrice générale d'Engie, Isabelle Kocher, après avoir insisté sur le redressement opéré par son groupe grâce au tournant pris vers les énergies bas carbone, a constaté que la planète n'était «pas du tout» sur une trajectoire de limitation à deux degrés du réchauffement climatique à la fin du siècle. Mais «il n'y a pas la place pour une augmentation de prix de l'énergie aujourd'hui» pour des raisons de pouvoir d'achat comme l'a montré en France la crise des Gilets jaunes, a-t-elle regretté.

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