L’auto-école Stych, accompagnée de l’agence Hungry and Foolish, a récemment tourné sa première publicité télévisée, d’inspiration à la fois Stranger Things et animalière. Le film est attendu le 15 juillet.

Tourner de nuit, hors studio, dans un décor extérieur et avec un animal sauvage – ce n’est pas parce que ce dernier est un faux qu’il n’y a pas eu quelques petites contraintes… Pour le premier film publicitaire de l’auto-école Stych (ex-Auto-ecole.net), Hungry and Foolish, son agence depuis 2022, n’a pas eu peur de se confronter aux difficultés. Sortant le 7 juillet sur le digital et le 15 juillet en télévision, le spot, mettant en scène des jeunes et leur moniteur de conduite et dans lequel s’invite… un ours, vise à illustrer le fait qu’avec la « liberté » qu’offre Stych pour composer son planning d’heures d’apprentissage, décrocher son permis est facilité, sans tension ni stress. Et que même se faire attaquer par un ours ne change rien à la tranquillité d’esprit que l’on peut ressentir en passant par ce prestataire. Voilà pour le pitch. « L’idée de la campagne était de faire connaître la marque et de véhiculer nos valeurs : simplicité, efficacité, liberté, plaisir, transparence, détaille Stanislas Llurens, dirigeant fondateur de l’entreprise comptant 45 agences et 474 enseignants, jusqu’alors plutôt coutumière d’une publicité purement « ROIste » et dont la cible se compose à la fois de jeunes pas encore indépendants et, dans une moindre mesure, de leurs parents, qu’il s’agit de rassurer et à qui il faut donner des gages de crédibilité. Le film coche beaucoup de cases : c’est simple, on espère que cela va faire sourire, cela ne se prend pas au sérieux, on y retrouve bien ce côté liberté, flexibilité. »

Un casting sauvage

C’est dans une petite commune de l’Essonne, à une quarantaine de kilomètres de Paris, que se retrouve toute l’équipe un jeudi après-midi ensoleillé de mai. Là, du vert – beaucoup de vert, un décor de nature avenant prêt à accueillir l’histoire à dérouler. À proximité : de la forêt, un pré, et une place de mairie qui servira de décor d’inspiration plus citadine. « Nous avions besoin d’une forêt avec une mixité de végétation, d’arbres, assez riche visuellement, avec aussi des accidents (rochers, arbres au sol…) pour justifier le passage de course poursuite avec l’ours dans le film, confie Laura Sacarrère, directrice des productions chez Hungry and Foolish, à propos du choix du lieu. Sur la partie technique, une scène nécessitait que le terrain soit accessible par des quads. Il fallait aussi un parking ou une situation urbaine. » Sans compter qu’un tournage près de Paris était souhaité.

À l’arrivée de Stratégies et d’une partie de l’agence dans la base arrière du tournage, le fameux, l’ours, est déjà là. En plusieurs morceaux. Dont deux têtes. Il est venu tout droit d’Inde, accompagné par les personnes chargées de manier ce qui est loin d’être un simple déguisement mais une panoplie animée et perfectionnée. L’utilisation de la 3D ou l’engagement d’un vrai ours dressé ne représentaient pas le même budget ni les mêmes possibilités à l’écran. Autrement dit, cela peut sembler simple, cela ne l’est pas du tout : un « casting ours » a bel et bien été organisé, suivi par une course à l’obtention des visas nécessaires et par des négociations animées avec les ambassades pour orchestrer cette venue en France... Par ailleurs, comme le comédien qui devait revêtir la combinaison n'a finalement pas pu être là, c’est un technicien chargé des cascades du film qui se retrouve, au pied levé, dans la peau de l’ours. Défi logistique, de jeu… mais aussi de rendu final. Car la présence de l’animal implique de respecter certaines règles pour que les images soient validées par l’ARPP. Inattendu : même l’ours, en voiture, doit porter sa ceinture de sécurité…

Décalage

Le tournage commence par celui de la séquence de fin du film, qui se passe de jour. Les protagonistes sont dans une voiture, l’ours bien installé sur la banquette arrière de ce qui est d’ailleurs un véhicule de location, et non siglé Stych : il fallait un habitacle particulièrement grand pour l’inhabituel passager… La place de la mairie est ainsi envahie par l’équipe, qui bruisse durant une bonne heure de la mise en place des prises de vue, des tests de micro, de la fixation de caméra dans la voiture. Première scène : un personnage regarde dans le rétroviseur, enlève quelque chose de son épaule, tandis qu’à l’arrière, une jeune fille dort, apaisée, sur l’ours. « La question de départ était de savoir comment s’adresser à notre cible avec son langage et ses codes et surtout comment attirer son attention. D’où la présence de l’ours, qui crée un décalage », racontent Benoît Métivier et Loïc Andria, respectivement directeur artistique, et créatif et concepteur-rédacteur chez Hungry and Foolish. « Nous avons aussi repris des codes de Stranger Things et de films d’horreur », décrivent-ils. En témoignent, par exemple, les vêtements des comédiens ou encore le fait que le film pourra évoquer à certains le principe d’une sortie de jeunes la nuit qui tourne mal. Aux manettes, le réalisateur Pierre-Édouard Joubert et la société de production Voir Pictures d’Aurélien Drosne. « Pierre-Édouard Joubert sait se servir des codes des films de genre et apporter la touche qu’il faut », explique Laura Sacarrère.

Viendront, plus tard, les scènes de nuit, avec un travail jusqu’à 5 heures du matin selon la feuille de service. « Le défi le plus dur a été de tout faire tenir dans une journée avec une qualité de décor artistiquement bonne et techniquement praticable », résume-t-on à la production. Les autres enjeux ont été de soigner le mélange des genres (horreur, film d’adolescents…), de trouver le ton juste (ne pas faire gag tout en montrant le décalage) ou encore d’assurer la sécurité des comédiens, par exemple pendant la scène avec les quads. Si le succès est au rendez-vous, il n’est pas exclu que l’ours soit décliné ailleurs en communication.

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