LE BILLET D’AMAURY DE ROCHEGONDE

Alors que Telegram fait face à de nombreuses poursuites (Trafic de drogue, pédopornographie, escroquerie…), la plateforme de Pavel Dourov refuse de déverrouiller ses accès se réclamant de la liberté d’expression.

Quelle différence entre la libre expression et la liberté d’expression, le free speech et le freedom of speech ? Les poursuites engagées contre Pavel Dourov en tant que représentant légal de Telegram aident à comprendre la frontière qui sépare ces deux notions. La plateforme d’origine russe qui se réclame de la liberté d’expression – tout comme X – prospère en réalité sur la libre expression de toutes les déviances possibles sur ses canaux cryptés : pédocriminels, trafiquants de drogues et de faux médicaments, gangsters et réseaux terroristes… Au nom de la non loi libertarienne du profit maximum, aucun impératif catégorique ne s’applique à elle : la plateforme se refuse à déverrouiller ses accès, quand bien même la demande émane d’une commission rogatoire d’un juge et que des vies sont en jeu. La liberté d’expression, tout au contraire, suppose que pour que chacun ait la liberté de s’exprimer, il convient d’assurer la sécurité des espaces d’expression, à travers des règles, des lois. La responsabilité pénale passe par une politique de modération et le retrait des contenus illicites, comme dans la vie hors ligne, ce que conforte le digital services act en Europe. C’est faute de l’avoir entendu que Pavel Dourov, comme Elon Musk au Brésil, ne peut se mettre à l’abri de la justice. Malgré ses milliards de dollars.

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