Lors des dernières élections présidentielles en Roumanie, le candidat Calin Georgescu a créé la surprise en arrivant en tête au premier tour, le 24 novembre.

Les sondages ne lui donnaient que 10 % des intentions de vote, et pourtant, il a, selon plusieurs analystes, réussi à réunir de nombreuses voies chez les jeunes. Sa stratégie ? TikTok. Des vidéos virales, des vidéos chocs, sur des thématiques simples et percutantes. Du bon marketing. Cet homme de 62 ans n’a plus de parti depuis qu’il a été exclu de l’Alliance pour l’union des Roumains, l’extrême droite roumaine, en raison de ses positions anti-Otan et pro-russes, qui nuisaient à l’image de la formation politique. Pourquoi une telle « surprise » ? Car la force des réseaux sociaux réside dans cette « invisible visibilité ». Une déclaration sera reprise, recoupée, commentée, remontée, retéléchargée, parodiée… Au total, la visibilité, impossible à mesurer, dépasse largement la vidéo de départ. La célébrité, ce n’est plus passer une fois à la télévision, devant plusieurs millions de spectateurs, mais plusieurs fois, dans une vidéo de 5 secondes, sur des comptes à moins de 100 000 abonnés. En France, 54 % des moins de 25 ans s’informent sur les plateformes, selon les derniers chiffres de l’Arcom. Ils y passent trois heures par jour en moyenne. Dans quelques années, toute une génération ne « s’informera » que par ce biais. Et dans les esprits, les critères de crédibilité politique seront redistribués. On espère que la surprise sera bonne !

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