Malgré le succès des Jeux olympiques cet été à Paris avec une vague de médailles tricolores, une autre a sévi pendant la quinzaine : celle du cyberharcèlement.
Les Jeux olympiques de Paris 2024 auront été un succès en bien des choses, pourtant nombreux sont ceux qui n’y croyaient pas. Bravo. Les JO ont sûrement, comme beaucoup le prétendent, ouvert « une nouvelle ère de l’Olympisme ». Mais dans cette nuée cotonneuse de bonnes nouvelles et de satisfactions, ils resteront aussi les JO qui ont donné à lieu à une vague de cyberharcèlement sans précédent, et pointé les projecteurs sur une autre tendance de notre époque. Le metteur en scène de la cérémonie d’ouverture Thomas Jolly, les organisateurs Thierry Reboul et Alexandre Billard, la chorégraphe Maud Le Pladec, mais aussi les artistes Barbara Butch ou Nicky Doll, suivie ensuite de la boxeuse Imane Khelif, suivie elle aussi par une haute responsable britannique du Comité international olympique (CIO)… Tous ont porté plainte pour harcèlement numérique, voire menaces de mort. La danseuse australienne de break dance, Raygun, a préféré répondre par l’ironie à toutes les moqueries dont elle a été victime sur le web. Si les Jeux ont historiquement une fonction de canalisation des ardeurs du peuple, les réseaux sociaux font sortir les passions de l’arène. Et le harcèlement s’incarne bel et bien dans la vie réelle. Faut-il y voir un signe des temps ? Il semble urgent de cadrer notre utilisation du web et d’y limiter nous-même notre fougue verbale. La liberté d’expression n’a rien à voir avec le fait de vider de son sac.