On l'appelait traditionnellement «l’extrême droite», certains la nomment aujourd'hui «droite radicale». Pour la galaxie Bolloré, c'est même le «programme commun de la droite». Des évolutions sémantiques qui en disent long...
Il faut toujours suivre les évolutions sémantiques. Le « J’assume » de la Macronie semble l’envers du « J’accuse » de Zola : à force de n’avoir « pas de tabou », il en arrive à polariser ses débats sur Jordan Bardella, avant le 9 juin, puis à la dissolution et pour finir à l’ouverture d’un boulevard pour l’extrême droite. Intéressant de suivre, désormais, comment la « droite radicale » est en train de remplacer la vieille acception attribuée au RN. « L’extrême droite » est une expression qui signe désormais son appartenance au nouveau Front populaire ou au centre, Macron inclus. Et, c’est vrai, à une partie de LR. Oublié le consensus médiatique sur la question. Malgré le vif débat opposant les ténors de la droite à une alliance avec le RN, Alexis Brézet, le directeur de la rédaction du Figaro, considère « plus juste » de parler de « droite radicale ». Quand à la galaxie Bolloré, elle est déjà un pas plus loin en évoquant le « programme commun de la droite », comme dit Pascal Praud, sur CNews, dont un chroniqueur, Guillaume Bigot, part arborer les couleurs du RN en Territoire de Belfort. Pour finir, pourquoi pas tout simplement « la droite » comme l’ose sur son affiche Arnaud Dassier, fondateur d’Avisa Partners et candidat RN à Paris ? Paris Match l’y incite en titrant sur « la nouvelle bataille Gauche-Droite », avec pour seuls représentants de cette dernière Bardella, Ciotti et Maréchal.