Après le rachat des parts de Daniel Kretinsky et le transfert des actions de Matthieu Pigasse, Xavier Niel est plus que jamais l’actionnaire du groupe de presse Le Monde, mais il a aussi fait la démonstration de sa capacité à respecter les rédactions.
le Fonds pour l’indépendance de la presse. Lorsqu’en janvier 2011, Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Pierre Bergé constituaient ce qu’on appelait alors le trio BNP pour prendre le contrôle du Monde, nombreux étaient ceux qui pariaient sur le fondateur de Free, qui était déjà l’homme fort du trio. On le voyait se rendre maître du Monde pour asseoir sa stratégie de respectabilité dans l’establishment parisien. Après le rachat des parts de Daniel Kretinsky et le transfert des actions de Matthieu Pigasse, Xavier Niel est plus que jamais l’actionnaire du groupe de presse mais il a aussi fait la démonstration de sa capacité à respecter les rédactions. Créé en 2021 et rendant incessible son capital, le fonds de dotation de l’entreprise a consenti au pôle d’indépendance, qui regroupe les sociétés de rédacteurs et de lecteurs, un droit d’agrément statutaire. Fort de 540 journalistes au Monde, contre 310 en 2010, le groupe de presse se voit ainsi conforté dans son indépendance. Un signe ? Mardi 26 septembre, alors même que Xavier Niel annonçait créer un « champion européen de l’IA » et « la plus grande puissance de calcul cloud dédié à ce jour à l’IA en Europe » avec supercalculateur et laboratoire de recherche, le journal n’en faisait qu’une petite brève. L’indépendance, au Monde, se vérifie bien au quotidien.