Pour faire sa communication à Paris et inciter au tourisme dans sa ville, Béziers a eu recours à un étrange procédé : ses affiches utilisent le célèbre tableau American Gothic de Grant Wood. Bonne ou mauvaise idée ?
Béziers, son pont, sa cathédrale, ses arènes, ses écluses… Rien de tout cela n’est mis en avant dans la dernière campagne de la ville, déployée à Paris depuis le 6 juin pour deux semaines et visant à promouvoir le tourisme. À la place, la campagne reprend un célèbre tableau des années 1930, American Gothic du peintre Grant Wood, qui met en scène un paysan et sa fille, l’air sombre et soucieux, alors que sévit une crise économique aux États-Unis.
Sur le tableau, comme pour une affiche de film français, il est écrit en lettres capitales : « Quand tu n'as jamais visité Béziers ». La campagne emploie donc la mécanique des memes, ces images détournées par les internautes pour faire passer des messages humoristiques. La campagne est défendue par Robert Ménard, maire de Béziers, dans un article de France 3 : « C'est un visuel décalé, d'un ton qui nous ressemble : un peu distancié ».
Pour autant, elle ne convainc par Karine Berthelot-Guiet, professeure en sciences de l'information et de la communication au Celsa, qui s’interroge sur le message, pas très clair, envoyé aux passants. Quoiqu’il en soit, cette campagne à 15 000 euros, d’après France 3, a tout de même atteint un but : surprendre et faire parler d’elle, notamment sur Facebook où les avis sont divisés.