L'association Lévénement a réalisé son premier baromètre des salaires dans le secteur de l’événementiel. Stratégies en dévoile en exclusivité les principaux enseignements.
46 625 euros. C’est le salaire moyen brut annuel dans l’événementiel en 2023, selon le premier baromètre des salaires dans le secteur réalisé par Lévénement, association des agences événementielles, dévoilé en avant-première sur Stratégies ce 25 avril. « Une idée reçue dit que l’on est mal payés dans les agences et que l’on travaille beaucoup : ce n’est pas vrai », interprète Stéphane Abitbol, président de l’association, et initiateur du baromètre qu’il appelait de ses vœux depuis longtemps pour à la fois donner un « repère » aux employés et participer à l’attractivité du secteur. Au-delà, l’événementiel est parfois pointé du doigt pour employer en majorité des freelances : « Nos agences sont de vraies entreprises. 80 % des emplois sont des CDI. Cela montre que l’on a à cœur de se développer, pérenniser les entreprises, faire grandir nos collaborateurs », dément-il.
Ce salaire moyen jugé bon connaît une tendance à la hausse, de 5,6 % par rapport à 2022, et même davantage pour certains métiers comme responsable de production, directeur logistique ou chef de projet senior - c’est-à-dire, dans ce dernier cas, des personnes formées directement opérationnelles à l’embauche. C’est plus que l’inflation, établie à + 4,9 % en France l’année dernière. Il faut dire que le covid a renforcé les besoins - une demande pas retombée depuis la reprise - de même que la perspective de plusieurs grands événements en France en 2024, comme, au-delà des JO, le 80e anniversaire du débarquement (juin) ou encore le Sommet de la francophonie (octobre). Les besoins des clients ont aussi évolué, vers du conseil. Autant de facteurs qui contribuent à faire pencher la loi de l’offre et de la demande en faveur des candidats, d’autant qu’il y a moins d’étudiants entrés sur le marché du travail ces derniers mois, compte tenu de la perturbation des cursus d’études pendant le covid.
Autre enseignement du baromètre : alors que le secteur est majoritairement féminin (à 66 %), seulement 5 % des répondants déclarent qu’il existe une différence de salaires entre hommes et femmes sur un même poste et à compétences égales. Un bémol tout de même : les postes de directeurs d’agence et directeurs de création sont souvent occupés par des hommes.