Capitalisant sur son positionnement hybride, sa vision darwiniste des stratégies de marques et sa plateforme Ermes, le groupe Redpill se structure en vue de sa prochaine internationalisation.
Les besoins des entreprises changent, les acteurs qui les accompagnent aussi. Meilleure illustration de ce changement d’ère : la multiplication des start-up studios, ces entités spécialisées dans la création ou la cocréation de start-up à partir d’une feuille blanche. En ligne de mire : la réinvention stratégique des business models. Mais sur ce marché encore peu structuré, il est parfois difficile de s’y retrouver. Certains noms font toutefois autorité, à l’image de Redpill, dont l’activité originelle a considérablement évolué depuis sa naissance à Paris fin 2015. « Le groupe a été créé avec ce modèle start-up studio, mais avait également, dès le début, pour ambition de travailler avec les champions français afin de tirer un maximum de valeur sur les volets IA, data, tech et digital », resitue Sergine Dupuy, cofondatrice de Redpill avec Marco Tinelli, quant à un acteur revendiquant parallèlement un statut d’agence média et data faisant la part belle à l’innovation et à la tech.
« Lorsqu’on observe le marché, un enseignement ressort: si 90 % des dirigeants connaissent la démarche et les actions pour permettre à leur activité de prospérer, seuls 10 % y parviennent. Il y a donc un problème de moyens et non de vision », conceptualise-t-elle au sujet d’un modus operandi ayant fait rapidement ses preuves, en témoignent la plateforme data RelevanC créée pour le groupe Casino ou la plateforme maison Ermes. À la clé, un outil en mesure de « toucher 55 millions de profils » et autorisant un « marketing de précision de masse » forcément attractif pour les marques dont le ciblage s’avère déterminant. Autre exemple en date de cette offre qui se structure à grande vitesse : le lancement de Redpill Media, qui regroupe l’ensemble des activités média. « Il s’agit d’une agence média et d’engagement nourrie par la data et la techno d’Ermes et qui compte en son sein des profils assez inédits dans l’univers des agences média : data scientists et analysts, profils techno, consultants seniors… », synthétise Adrien Vincent, son directeur général. « Au-delà de la diversification des expertises, le but est aussi de diversifier les profils clients », complète Sergine Dupuy, à qui l’arrivée récente de Guillaume Couzy (ex-DG de Stellantis France) comme associé et directeur général délégué, donne du crédit.
« Tech enthusiast »
En filigrane, la volonté de convaincre d’autres clients de premier plan tout en jalonnant une internationalisation imminente. « Ermes a le potentiel pour séduire à l’international », confirme Guillaume Couzy, convaincu de la pertinence du modèle de Redpill face aux enjeux - par essence mouvants - à relever pour les marques. Un darwinisme qui s’applique également à la création, Redpill disposant de sa propre équipe mais n’hésitant pas à recourir aux services d’agences comme Change ou Steve. On l’aura compris, le pragmatisme et l’innovation sont de rigueur. Même lorsqu’il est question d’intelligence artificielle, une « formidable avancée », estime Sergine Dupuy en tant que « tech enthusiast ». Charles Darwin ne disait-il pas que « les espèces qui survivent ne sont pas […] les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements » ?
Chiffres clés
80 Nombre de collaborateurs.
14 millions d’euros Marge brute prévisionnelle 2023.