Un peu plus d'un mois après une décision similaire en Pennsylvanie, saisi par les avocats du réseau social, le juge Carl Nichols a estimé que la Maison Blanche avait outrepassé son autorité en cherchant à bannir TikTok et que sa tentative était «arbitraire et capricieuse».
Le 6 août, Donald Trump, l'ex-président américain avait invoqué plusieurs lois sur l'urgence nationale pour réclamer des mesures contre la populaire plateforme de vidéos légères, propriété du groupe chinois ByteDance.
Le décret fait notamment état de «menaces à la sécurité nationale» des Etats-Unis et s'alarme du fait que les données personnelles des utilisateurs de TikTok puissent être utilisées par Pékin.
Accusations d'espionnage
ByteDance rejette les accusations d'espionnage au profit du gouvernement chinois.
Avec la décision du 7 septembre, Carl Nichols s'inscrit dans la lignée d'un jugement rendu le 30 octobre par un tribunal fédéral de Pennsylvanie.
Après une plainte de trois créateurs de contenus de TikTok, la juge Wendy Beetlestone avait alors ordonné à l'administration américaine de ne pas empêcher d'autres entreprises de fournir des services essentiels à la plateforme, comme l'hébergement en ligne.
Dommages irréparables
Mme Beetlestone avait estimé que le décret présidentiel du 6 août devait être suspendu.
Fin septembre, M. Nichols avait jugé que le retrait de TikTok des plateformes de téléchargement d'applis mobiles lui causerait des «dommages irréparables», mais il avait alors refusé de statuer sur son interdiction totale aux Etats-Unis.
TikTok doit batailler sur un autre front aux Etats-Unis car la plateforme est visée par un second décret, signé le 14 août, qui contraint ByteDance à céder ses activités américaines.
Le Trésor américain a accordé plusieurs délais au groupe chinois et indiqué le 4 décembre poursuivre les négociations en vue d'un désinvestissement et d'autres mesures à même de résoudre les différends.
TikTok compte 100 millions d'utilisateurs aux Etats-Unis et 700 millions en tout dans le monde.