Galo Diallo, dénicheur de smileys

C'est un jeune homme calme et posé. Mais derrière l’apparente simplicité du personnage se cachent une ambition forte et une détermination caractéristique de l’entrepreneur convaincu. « Ce qui me définit, c’est ma vision, explique-t-il. Je ne suis pas du tout court-termiste, et lorsque j’ai une idée, je l’applique directement. » Celui qui fête cette année ses 30 ans reconnaît qu’il a « toujours su » qu’il fonderait sa propre entreprise. « Quand j’étais petit, ma mère regardait quotidiennement Les Feux de l’amour. En attendant mon programme, je suivais la série à ses côtés. Le charismatique homme d’affaires Victor Newman me fascinait… Je voulais devenir ce type d’homme », confie-t-il.

Pour autant, plus curieux que « studieux », cet originaire de l’agglomération de Cergy-Pontoise ne se sentait pas adapté au système scolaire classique. Après un BEP et un bac pro vente, il intègre l’IUT de Saint-Denis en 2010. Mais il ne s’arrête pas là. En 2012, il fait son entrée à l’Inseec, où il décroche son master en entrepreneuriat et innovation stratégique. C’est à la fin de ses études qu’il fonde Smile en tant qu’agence de stratégie digitale pour les TPE-PME. Il n’a que 25 ans. « J’ai choisi ce nom sans savoir que je me spécialiserai plus tard dans le rire. Un pressentiment. » En 2016, le projet pivote sous l’effet d’une rencontre, celle de son « premier talent » : El Hadj, un humoriste qui rencontre un succès fulgurant sur Snapchat. « J’ai été conquis par son talent monstre, mais je constatais qu’il n’était pas reconnu à la hauteur de ses capacités. J’ai aussi senti le début d’un courant nouveau… », se remémore-t-il.

Miser sur le contenu

Aujourd’hui, Smile Conseil est une agence de développement artistique avec comme business model le marketing d’influence. « Il y a eu deux vagues dans l’humour 2.0, expose le dirigeant. Celle de Youtube, puis celle de Snapchat, Instagram et TikTok. Je suis arrivé au tout début de cette seconde vague. » Établie au cœur du 9e arrondissement de Paris, l'entreprise emploie une quinzaine de salariés pour autant de talents signés en exclusivité. « Je me bats pour qu’ils puissent vivre de leur art. La difficulté, c’est de trouver une manière subtile, cohérente, de gagner de l’argent sans se corrompre. C’est moins évident de faire du placement de produits pour un humoriste que pour un blogueur mode par exemple. Alors, nous misons tout sur le contenu, l’artistique. » 

L'homme s’implique au sein du CNC Talent, le fonds d'aide aux créateurs vidéo sur internet : « Nous imaginons des ponts entre notre filière et d’autres secteurs du divertissement et de l’audiovisuel. » Mais s’engager, c’est aussi utiliser l’influence pour donner de la visibilité à des causes. Smile Mouvement connecte des personnalités (footballeurs, rappeurs, artistes…) aux associations. Et l'opération  #MobilisationGrandFroid a permis de lever 200 000 euros pour les sans-abri…