Quelle a été votre motivation pour vendre un festival en plein succès ?
Laurent Allias. Au départ, c’était une idée qu’on a balancée quelques jours avant les Cannes Lions. Depuis, ce projet parallèle a pris beaucoup d’ampleur. En plus de mon travail en tant que président de l’agence Josiane, les Chatons d’Or pourraient presque s’apparenter à un syndicat de jeunes créatifs, il y a un côté très fédérateur dans ce mouvement. L’ADN des Chatons, c’est aussi ça : la transmission. Dans des mains bienveillantes, que j’ai trouvées chez Pascal Cübb. Pour l’instant, nous sommes dans une année de transition. Bien évidemment, je conserve un attachement émotionnel très fort avec les Chatons, c’est pourquoi je reste toujours impliqué dans ce projet. Mais avec le temps, je m’effacerai.
Cette année, l’ambition du festival est-elle toujours centrée vers de nouvelles formes de créativité ?
L.A. Je préfère dire que ce sont toutes les idées neuves sous toutes leurs formes, qu’elles soient publicitaires ou non. On veut élargir le champ des idées aux engagements citoyens, aux start-up… Nous ne cherchons pas forcément les dernières innovations, le danger, c’est de vite tomber dans l’utilisation trop poussée des nouveaux usages. Et parfois une bonne vieille campagne print fonctionne très bien.
Pascal Cübb. Quand vous regardez le jury de cette édition, vous voyez encore plus d’ouverture que l’année dernière avec des profils très éclectiques, la présence de jeunes associations, de la plateforme YouTube… Des profils qui touchent le monde de la publicité.
Vous lancez l’opération « Missing Credits », en quoi consiste-elle ?
L.A. Le leitmotiv cette année est « Creative world in progress ». Il marque notre ancrage dans une période où l’industrie publicitaire doit se poser des questions sur ses actions. Les Chatons d’Or, en ce sens, ont toujours eu ce côté impertinent et engagé, nous représentons un porte-voix pour les jeunes. Au-delà du dire, il fallait qu’on agisse. Le but de l’opération « Missing Credits » démontre que malgré les belles campagnes que les agences envoient, des crédits manquent très souvent dans la fiche technique. Des crédits liés aux stagiaires, alternants, juniors… Par cette action, nous souhaitons sensibiliser la profession en leur demandant de rajouter ces crédits. Nous n’avons pas la prétention de créer un phénomène à la hauteur du #Metoo, nous aimerions au moins que quelques agences participent.
P.C. Parfois, ce sont les stagiaires qui ont l’idée en agence, ils méritent aussi leur moment de gloire. Attention : je ne dis pas qu’ils vont jusqu’à remplacer les directeurs de création, mais qu’ils ont aussi leur part de responsabilité dans la réussite d'une campagne.
Les Chatons d’Or reviennent avec une nouvelle signature, « Creative World in progress ». Pascal Cübb, qui a repris le festival fondé par Laurent Allias, souhaite porter la voix des jeunes, souvent oubliés par les agences.