Suite à l'annonce de la disparition du coprésident du groupe Ipsos, Stratégies a sollicité les réactions et commentaires de professionnels des études.

Stéphane Truchi, président du directoire de l'Ifop

«C'est un des pères fondateurs, une figure emblématique de la profession. Un chroniqueur irremplaçable pour commenter l'actualité de la politique française. Ces positions n'étaient jamais neutres, souvent lancées avec audace. Et si elles n'étaient pas toujours justes, elles étaient toujours argumentées. Alors, bien sûr, chez Ipsos, il n'était pas toujours facile de gérer les relations avec les hommes politiques après ses déclarations souvent percutantes. Mais il avait une incroyable force de persuasion, faisant beaucoup référence à l'histoire, à la culture. Il se présentait lui-même comme le dernier des Mohicans, avec une approche de ce métier plus sociologique que technique, plus attaché aux commentaires et à l'analyse qu'aux process. Il représentait une autre génération mais, malgré tout, toujours avec une vision extrêmement moderne. Il avait aussi une capacité à lire la société française, à sentir les tendances avec une posture de sociologue assez unique. Même s'il n'était pas féru à titre personnel de technologie, il savait anticiper les évolutions de la société liées à ces grandes mutations technologiques.» 

 

Pierre Giacometti, président de Giacometti Peron

«J'ai passé douze ans chez Ipsos. Ce fut une période très importante pour moi. Jean-Marc Lech est quelqu'un avec qui j'ai eu beaucoup de plaisir à travailler. C'était une personnalité très forte. Et même si nous avons eu des divergences, nos échanges allait bien au-delà de la technique du métier. Il avait des approches très différentes de toutes celles qu'on peut avoir dans la profession.»

 

Stéphane Rozès, président du cabinet Cap

«Jean-Marc Lech était une personnalité singulière, toujours un peu à part dans le milieu des sondages, ce qu'il revendiquait d'ailleurs en s'opposant à ce qu'il appelait le conformisme du secteur. Il pratiquait une analyse qui allait chercher derrière les chiffres l'imaginaire ou l'«inconscient collectif», comme il disait. Tant que je ne le connaissais pas, je n'avais pas de lui une très bonne image. Mais quand j'ai appris à le connaître, j'ai découvert quelqu'un qui avait une vraie profondeur d'analyse et une personne très attachante.» 

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